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>Les jeunes et jolies modèles d'une maison de couture sont mystérieusement assassinées. La police mène l'enquête et se rend compte que certaines de ses filles étaient liées à un trafic de cocaïne...



Mario Bava (Le masque du démon (1960), La baie sanglante (1973)...) est un des réalisateurs les plus importants du cinéma d'épouvante italien. Il commença sa carrière en travaillant comme directeur de la photographie sur de nombreux films, et ce dès les années 1930. Il acquit ainsi une très grande maîtrise de la technique. Puis il travailla comme assistant réalisateur sur quelques péplums. Enfin, en 1960, il réalise son premier film, l'extraordinaire Le masque du démon, splendide film d'horreur gothique. Cette oeuvre reçut un excellent accueil critique en France, ce qui était alors très rare pour un film de ce genre. A partir de 1963, il réalise La fille qui en savait trop (1963) et Six femmes pour l'assassin. Ces deux films posent alors les bases d'un genre de film d'horreur typiquement italien : le "giallo".
En Italie, un éditeur publiait des récits policiers sous une couverture jaune (giallo en italien). C'est de là que vient ce terme qui définit cette forme de thriller horrifique typiquement latin. Ce genre est très codé. Un assassin (masqué, vêtu d'un manteau noir, ganté de cuir noir et coiffé d'un chapeau noir, généralement amateur d'armes blanches...) s'en prend à de jeunes et jolies jeunes filles. La police mène son enquête, mais le tueur a encore le temps de tuer quelques victimes avant d'être démasqué... Les tours de force de ces films sont évidemment les meurtres. La photo ci-dessus en est un parfait exemple. Les crimes se doivent d'être brutaux, sadiques, sanglants, légèrement érotiques (on remarque ici une lingerie très sixties) et filmés avec style et élégance. Si Mario Bava pose les bases de ce genre, Dario Argento lui offrira ses titres les plus populaires, avec notamment L'oiseau au plumage de cristal (1970) qui fut un succès international et lança une véritable mode du giallo en Italie, qui couvrit toute la première moitié des années 1970. Tout bon réalisateur de cinéma populaire de ce pays se devait de réaliser un film de ce genre (Lucio Fulci avec La longue nuit de l'exorcisme (1972), Michele Soavi avec Bloody bird (1987), Lamberto Bava avec Delirium (1980)...).

Il faut aussi noter qu'on a souvent rapproché le style des giallo des années 60-70 de certains "fumetti per adulti" (BD pour adultes) italiens : ces BD érotiques populaires, graphiquement très influencées par les comics américains auxquels elles tentaient opportunément de faire concurrence, mélangeaient fantastique, violence et une bonne dose d'érotisme assez machiste. Leur heure de gloire a essentiellemente eu lieu dans les années 1960 à 1980. En France, ils étaient distribués en kiosque, imprimés sur du mauvais papier et vendus à des prix très modiques, notamment par la compagnie Elvifrance. On remarque d'ailleurs que Dario Argento a lui-mêrme tenté (hélas sans grand succès) de lancer une revue de BD d'horreur apellée Profondo rosso (référence au titre italien de son giallo Les frissons de l'angoisse (1975)) au début des années 1990.

Six femmes pour l'assassin se distingue d'abord par une réalisation extrêmement soignée, élégante et fluide. On est frappé par la beauté des éclairages. De la première à la dernière image, une lumière bleue, rouge et or enveloppe les superbes décors de cette maison de couture. C'est dans les scènes de meurtre que Bava se surpasse. L'assassin s'y montre sadique (torture avec un poêle brûlant...) et imaginatif (l'utilisation de l'arme médiévale...). Même si ces passages doivent quand même quelque chose à Psychose (1960) d'Hitchcock, ils sont profondément originaux, et auront une influence déterminante sur tous les réalisateurs de films d'horreur italiens. Impossible de ne pas penser à Suspiria (1977) ou à Inferno (1980) quand on voit l'extraordinaire scène du meurtre chez l'antiquaire.

Toutefois, l'enquête est malheureusement un peu confuse. Le spectateur a bien du mal à s'y retrouver entre toutes ces jeunes filles et leurs fiancés (tous habillés et coiffés de la même façon !) .Cela nuit tout de même un peu au plaisir qu'on prend à regarder ce film. A la fin, comme souvent chez Bava (La baie sanglante par exemple), on apprend que le motif central de ces meurtres est le simple appât du gain, vice très répandu et bien plus dangereux ici que la toxicomanie ou les perversions sexuelles.

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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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