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» Le code de la route de 1922
Les données et la conception de cette page sont l'ouvre de DeadLine qui a puisé dans [Petite encyclopédie de l'automobile de 1885 à 1940 de Juraj Porázik et Ján Oravec, traduit par Anna Kenizova, éditions Slovart Bratislava 1981 et SNR Baudoin, 10 rue de Nesles 75006 Paris. Imprimé en Tchécoslovaquie], toutes les voitures suivantes. Elles sont triées par date avec une zolie illustration ! De quoi satisfaire toutes vos questions sur les voitures dans les années 20.
Fiabilité des voitures
Une règle optionnelle peut être utilisée pour agrémenter les trajets : la Fiabilité. En effet, comment imaginer qu'une voiture puisse rouler sans problèmes sur des centaines de kilomètres vu l'état des routes, la qualité de la suspension, la fiabilité du moteur... Pour essayer de représenter cette fiabilité, chaque voiture a une note de fiabilité, le conducteur fait un jet sous cette valeur, si le jet est réussit le trajet se fait sans problème, s'il est raté, la voiture a un problème. Au maître des Arcanes d'imaginer ce que ça peut être ! La réussite d'un jet de chance permet de dire que la panne n'est pas grave, un jet de mécanique réussit et la voiture repart immédiatement, mais en cas d'échec, il faut trouver des pièces...
La fiabilité peut être modifiée selon la vétusté de la voiture, la distance... la valeur attribuée est pour une voiture sortant d'usine pour une distance de 100 km à une vitesse moyenne inférieure à la vitesse maximum.
Quelques distances :
Boston => Providence : voiture : 2h. train : un peu plus d'1h.
Boston => Arkham : voiture : 45min. train : 15 à 30min.

L'argus de Toc (1898-1930)

Voitures et Conducteurs des Années Folles

Par Tristan Lhomme (CB 66)


Pour l'Investigateur de base, une voiture rapide peut faire la différence entre la vie et la mort. Pourtant le sujet n'est qu'effleuré dans les règles de l'Appel de Cthulhu. Voici donc un petit complément, à l'usage des amateurs...
Les voitures : de tout, pour tous les goûts...


Pour un individu né à la fin du XXème siècle, les voitures d'il y a soixante ans présentent une foule de différences avec celles de notre quotidien. La première chose dont il importe de se souvenir c'est que rien n'est standardisé. Chaque constructeur a son idée sur la façon dont doivent être disposés les cadrans du tableau de bord, les pédales du frein et de l'accélérateur, etc. Selon les moteurs, le levier de vitesses comporte deux, trois ou quatre crans (plus la marche arrière... parfois). Du coup, se familiariser avec une voiture inconnue prend plus de temps qu'aujourd'hui. Et en cas d'urgence, il est fort difficile de s'emparer de la première voiture venue pour fuir... A moins d'avoir déjà conduit un véhicule de la même marque (le vol serait très facile, la majorité des voitures étant des décapotables, si la plupart des propriétaires ne les gardaient pas sous clé dans un garage).

Jamais la différence ne sera aussi importante entre les voitures "classiques» destinées au citoyen de base, et les modèles de luxe, réservés à une élite minuscule. En bas de l'échelle, de petites voitures produites à la chaîne, que M. Tout-le-monde peut acquérir sans se ruiner (d'autant plus que tous les constructeurs proposent crédits et facilités de paiement). Et tout en haut, des modèles créés à la pièce, sur commande, dont le luxe est difficilement imaginable aujourd'hui.

Les voitures " populaires" sont de petites machines bruyantes, relativement lentes (avec des pointes à 60 km/h), assez inconfortables et surtout peu coûteuses. Une Ford T revient par exemple à 2 ou 300$, et moitié moins d'occasion. Leur principal avantage est une distribution importante (au moins à l'échelle d'un pays). Par conséquent, les garagistes n'ont pas trop de mal à se procurer des pièces de rechange. Du point de vue assez particulier des Investigateurs, de tels engins ont en outre l'immense avantage de l'anonymat (l'immatriculation existe déjà en France). D'autant plus que l'éventail des couleurs proposées par le concessionnaire (les constructeurs intelligents ont vite compris l'intérêt d'un réseau de distribution solide) est rarement très étendu. La Ford T, par exemple, n'existera qu'en noir pendant des années. (Les couleurs à la mode pendant toute la période sont le bleu, le vert, le gris, le noir et le marron. Il faut être jeune ou excentrique pour rouler dans une voiture rouge ou orange.)
Viennent ensuite un foule de modèles plus gros, plus confortables et plus rapides (avec des pointes à 100km/h, voire 150). C'est le genre de véhicules que des Investigateurs normaux (et donc relativement riches) devraient pouvoir s'offrir. Il y en a pour tous les goûts, de la grosse berline familiale à la petite voiture de sport à deux places, II existe des douzaines de marques, certaines importantes, d'autres beaucoup moins. Ces dernières ne produisant que quelques milliers de voitures par an, et disparaissent généralement assez vite. Enfin, on quitte l'industrie pour l'artisanat, avec les fabricants de modèles de luxe. A ce niveau, il convient de faire la différence entre le constructeur et le carrossier. Le premier fournit le moteur, le châssis et la carrosserie "standard», le second "habille» l'ensemble à votre idée. Si vous avez les moyens, rien ne vous empêche de vous faire construire votre voiture "sur mesure». Ce sera toujours une Bugatti (par exemple), mais elle ne ressemblera plus guère à ses sœ ;urs de la même marque et du même modèle... Une remarque importante : l'immense majorité des voitures de luxe sont des "coupés». Autrement dit, les passagers sont dans un compartiment fermé, alors que le chauffeur est à l'extérieur. L'aménagement du compartiment est l'un des exercices les plus prisés des carrossiers. Bar, mini-bibliothèque, fauteuils, tout est possible ! Vers la fin de la décennie apparaissent même des radios (pour mémoire, dans les années 20, la radio est un meuble encombrant). De tels véhicules sont d'abord des objets de prestige, avec lesquels les conducteurs sont sûrs d'attirer l'attention partout où ils passent. Quant aux pièces de rechange, elles sont difficiles, voire impossibles, à trouver. A cela, une excellente raison : ces voitures ne sont pas censées tomber en panne (et de fait, certaines Rolls du début du siècle roulent encore avec toutes leurs pièces d'origine).

Enfin, n'oublions pas les véhicules utilitaires. Dans ce domaine-là aussi, le cheval disparaît au profit du moteur. Les camions se multiplient. Toutes les grandes villes ont leurs lignes d'autobus. Des services d'autocars bon marché se mettent en place entre certaines villes, notamment aux USA (une cinquantaine de passagers, un ou deux étages, WC).

Les marques

Dans l'espoir d'en finir avec le toujours pénible "ben, c'est une voiture... avec des roues. Non je sais pas quelle marque. Tu m'embêtes avec tes questions ! Une Ford, tiens, ça te va ?», voici une petite liste (non exhaustive) de constructeurs, classés par pays. (* Voitures de luxe.)
France
Amilcar, Ballot, Béquet, BNC, Bugatti, Citroën, Darmont, Delage*, Delahaye, Hispano-Suiza*, Hotchkiss, Peugeot, Salmson, Voisin.
Grande-Bretagne
Alvis, Angus-Sanderson, Arab, Austin, Belsize-Bradshaw, Bentley*, Blériot, BSA, Lagonda, Riley, Rolls-Royce*.
Italie
Alfa-Roméo, Fiat, Isotta-Fraschini* (très à la mode à Hollywood).
USA
Buick, Cadillac*, Chrysler, Cord, Duesenberg*, Ford, Hudson, Lincoln*, Oakland, Packard, Peerless*, Pierce Arrow, Stutz*.
Qui roule ?

De plus en plus de monde, pour ne pas dire tout le monde. Avant la Première Guerre mondiale, l'automobiliste type était obligatoirement riche, bricoleur et généralement jeune. A partir de 1920, les USA et l'Europe de l'Ouest entrent dans l'âge de l'automobile. Des dizaines de milliers de véhicules sont construits et vendus. Des Salons de l'Auto fleurissent un peu partout : Paris, Londres, Bruxelles, Milan, New York, Chicago, San Francisco, Los Angeles... En 1925, il y aura 22 millions d'automobilistes dans le monde, et 2000 morts dans des accidents de la route la même année, rien qu'en France. Les années 20 inventent également l'embouteillage... Le métier de garagiste est plein d'avenir : la majorité des nouveaux conducteurs sont désespérément ignares en mécanique. Le code de la route est déjà fixé, mais la plupart des pays négligent d'imposer des limitations de vitesse. Quant au permis de conduire, il mettra très longtemps à devenir obligatoire... Rouler n'est plus une aventure, du moins sur de petits trajets (et tant que le chauffeur reste sur une route qu'il connaît). Peu de gens prennent leur voiture pour accomplir de longs voyages ou pour aller au bureau. Pour presque tout le monde, l'intérêt est plutôt de pouvoir faire des promenades paisibles le dimanche, de partir en vacances (pour ceux qui ont les moyens). Sur de longues distances, le train reste le moyen de transport le plus utilisé.

Les joies de l'automobile

Quelques idées d'incidents à utiliser pour mettre du piment dans la vie de vos personnages...
Le démarrage
Il ne suffit pas de mettre le contact. La plupart des modèles bon marché sont équipés d'une manivelle sous la calandre. Pour lancer le moteur, il suffit de la tourner vigoureusement plusieurs fois. L'ennui est que le processus est loin d'être silencieux... S'il y a quelqu'un, ou quelque chose, dans les environs susceptible d'entendre démarrer les Investigateurs, il y a de fortes chances qu'il les repère.

Le temps
90 % des modèles normaux sont des décapotables pleines de courants d'air. Par temps froid, le démarrage est encore plus difficile. Rouler sous la pluie n'est pas conseillé, pour une raison toute simple : les essuie-glaces n'existent que sur une toute petite minorité de voitures (sur certaines, ils sont actionnés à la main par le conducteur ou par son voisin de droite). En cas de mauvais temps,
la chose la plus sensée à faire est de chercher un abri et d'attendre.

Les routes
Tout dépend de l'endroit où vous vous trouvez, mais il reste des coins oubliés par le ministère des Ponts et Chaussées même dans les pays les plus civilisés. Bien entendu, les autoroutes n'existent pas. Les nationales ne sont encore que partiellement asphaltées, dans le meilleur des cas. Quant au reste... La suspension est souvent le point faible des voitures bon marché (aux USA, c'est encore pire : traverser l'Arizona ou le Nouveau-Mexique en voiture relève encore de l'expédition).

Se repérer
Des guides et des cartes précis et adaptés aux automobilistes ne sont guère disponibles qu'aux USA et en Europe de l'Ouest (Rand & McNally aux USA, Michelin en France). Dans le reste du monde, il faut compter sur la chance et la bonne volonté des indigènes. Faire coïncider ce qui se trouve sur la carte avec le paysage est souvent très difficile. Les indications de distances, les flèches, les panneaux indiquant le nom des villes et villages et le numéro de la route en sont encore à un stade embryonnaire.

L'essence
Les voitures des années 20 sont plus lourdes et beaucoup moins aérodynamiques que les nôtres. De plus, la notion d'" économie d'énergie" ne dit rien à personne. Elles engloutissent des quantités d'essence phénoménales. La plupart des grosses voitures ont de grands réservoirs, mais leur autonomie reste relativement limitée. A vous de décider arbitrairement du rayon d'action de la voiture de vos Investigateurs en fonction de votre humeur et des impératifs dramatiques du moment, mais il ne devrait pas dépasser 200 à 300km. Bien entendu, les stations-service sont beaucoup moins nombreuses qu'aujourd'hui. Mais ne dramatisons pas : à partir du moment où les PJ restent sur une route fréquentée, ils ont de bonnes chances de trouver un garage à moins de quelques kilomètres. Dans le pire des cas, un autre automobiliste leur prêtera bien un peu d'essence. Evidemment, si ils sont en panne au beau milieu du Massachussets rural (du côté de Dunwich, par exemple), ils risquent d'attendre de l'aide pendant longtemps... Le problème se pose de façon plus aiguë encore en cas de casse sérieuse. S'il faut faire venir des pièces de rechange de la ville voisine, les Investigateurs risquent d'être condamnés à patienter un moment... (excellent moyen de les retenir quelque part, si vous vous sentez d'humeur cruelle ou s'ils s'obstinent à aller dans un endroit sans intérêt).
Pour les téméraires...

La fin de la Première Guerre mondiale met sur le marché des centaines de moteurs d'avions bon marché. Tout au long de la décennie, il se trouvera d'ingénieux bricoleurs pour tenter de les adapter à des châssis de voiture, eux-mêmes bricolés pour obtenir un meilleur aérodynamisme. Certains essayèrent même avec des moteurs de dirigeable... Les plus doués réussirent à créer ainsi des voitures dépassant aisément le 150km/h (avec des pointes de 200-250). Les autres se tuèrent en essayant. Interdisez l'usage de telles machines à vos Investigateurs, sauf si l'un d'eux possède des scores prodigieux en Mécanique et Conduite Automobile et arrive à répondre à quelques questions du style : comment loger sous un capot un monstre deux fois plus gros qu'un moteur normal ? Comment renforcer la suspension de façon à ce qu'elle le supporte ? Comment rééquilibrer la voiture, maintenant qu'elle a un excèdent de poids à l'avant ? Où se procurer du kérosène en rase campagne, à 3 heures du matin ? Par contre, un engin de ce type pourrait faire un accessoire intéressant pour un adversaire récurrent (de ceux qui s'enfuient toujours par un moyen incroyable pour revenir se venger deux ou trois scénarios plus tard).
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Relativisons un peu...
■ Kassouley 26/01/2007
Cet article est vraiment très intéressant, mais je me permet de relativiser "l'abondance" des automobiles en Europe dans les années 20. Je n'exprime ici qu'avis très partiellement documenté, et donc à prendre avec des pincettes.
Bref, c'est sans doute vrai dans les grandes villes, cependant je pense que c'était très différent dans les campagnes : je me base sur les entretiens que j'ai eu avec feu mon grand-père, qui vivait dans la campagne entre Reims et Châlons-sur-Marne (en Champagne, donc). D'après lui, les automobiles restaient exceptionnelles durant l'entre-deux guerres. Les charrettes à cheval et surtout la bicyclette restaient les moyens de transport les plus courants en zone rurale, sans oublier pour les plus longs trajets, le train dont le réseau était assez développé à l'époque. On n'avait pas trop peur sur la route, et l'une des activités les plus lucratives pour les indigents (comme lui) était de ramasser le crottin des chevaux sur la chaussée pour en revendre ensuite de pleines brouettées aux cultivateurs.
Même si cela est moins excitant pour les investigateurs au niveau course-poursuite, la "conduite hippomobile" avait aussi ses avantages, jugez-en plutôt. Il y avait ainsi dans son village le livreur d'un marchand de vin, qui partait pour la journée avec son stock personnel de pinard sous le banc de la voiture à cheval, et à l'arrière le chargement à destination de tous les débits de boisson du coin. Il fait froid, la tâche est ingrate... le type se réchauffe comme il peut, bien sûr. Bref, c'est un alcoolique fini, et à la fin de sa tournée il est vraiment bourré comme un coing... et s'endort. De nos jours, le gars interromprait assez vite sa carrière en mourant sur la route. Mais là, presque tous les soirs c'est le cheval qui ramène tranquillement la charrette et le bonhomme. Le canasson connaît le chemin, d'ailleurs durant les dernières étapes de la tournée il n'y a plus que lui qui "conduit", l'autre ivrogne étant à peine capable de parler et de se lever... Le type n'a jamais eu d'accident de la route (bon, l'histoire ne dit pas comment il est mort). Il y a bien un Dieu Extérieur pour les ivrognes...
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■ La TocTeam


■ La TocTeam 22/11/2003
Voici une aide de jeu sur les voitures fabriquées par Renault. Chaque fiche propose une description complète de la voiture, sa vitesse, le nombre de places et bien-sûr les photos !
■ La TocTeam


■ La TocTeam 07/02/2004
Des cartes routières et un peu d'histoire. France et Europe surtout.
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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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