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[SPOIL] Les Masques
Cidrolehein

le 23.10.2014
à 22:44

  
Attention gros spoil sur les masques, j'ai besoin d'un conseil :

Mes joueurs en visitant la vaste salle de Nyarlathotep sous le Sphinx du Caire ont eu la bonne idée de passer la porte... des enfers ! Wouhou ! Alors voilà, prochaine session aux enfers.
D'où ma question : est-ce qu'il y aurait un scénar qui pourrait s'adapter facilement et qui ressemblerait à une visite dantesque ?


Merchi pour vos conseils :)

J'ai trois n'yeux

Vonv

le 24.10.2014
à 08:10

  
Je sais pas si on parle de la même mais c'est la porte "vers le passé de l'Egypte" nan ?

Dans ce cas, si tu as un peu de temps et envie de te marrer: ben une petite aventure à la "Stargate" avec enquête et retrouvage de portail retour...

En sandales et toge bien sûr
Surahki

le 24.10.2014
à 09:03

  
lien web C'est pas faux.

Maman, y a du poulpe au menu ?

Kreum

le 24.10.2014
à 09:06

  
Je crois plutôt que c'est l'escalier qui descend dans la grande salle sous le sphinx, celle où a lieu la cérémonie de résurrection de Nitocris.

Si c'est celle-ci, je pense qu'il ne vaut mieux pas qu'ils aillent trop loin. Pour ma part j'avais prévu la chose suivante (mais ce n'est pas arrivé) : Au fil de la descente (interminable), des fumées toxiques ou désagréables agressent les investigateurs, puis des bruits assourdissants, le tout dans un noir d'encre de plus en plus profond. Enfin, des choses commencent à la frôler ou à susurrer des horreurs indicibles dans une langue inconnue.
Après un certain temps, les PJ perdent tous connaissance, et se réveillent sur un pallier de cet escalier interminable, vêtements déchirés, ayant perdu leurs possessions. Il ne savent pas ce qu'il leur est arrivé.
Là ils ont le choix (qu'ils ont toujours eu) de remonter et de revenir vers la surface, ou bien de continuer au péril de leur vie.
Je voulais leur faire comprendre que cet endroit les mènent dans un lieu qui n'est pas pour les humains, je pense que le message serait passé.
Desparite

le 24.10.2014
à 11:40

  
Comme c'est chou !

Et pourquoi pas de petites paillettes roses qui sentent la vanille qui se mettent à danser autour des PJ façon Saylor Moon pour les avertir du danger avant de les téléporter dans une boutique de bonbons ?

Ca m'est arrivé une seule fois, deux PJ ont décidé de s'y aventurer malgré ma description évocatrice des lieux.

J'ai procédé par paliers de description successifs en marquant une pause entre chaque description pour qu'ils puissent rebrousser chemin n'importe quand.

1 - chaleur malsaine, hurlements inhumains lointains

2 - rougeur ambiante qui s'accroit, sensation très inquiétante de danger (là l'un des PJ s'est dit ; tiens, c'est le moment idéal pour sortir mon briquet et un bâton de dynamite)

3 - couloir interminable avec certitude d'un danger imminent mouvements périphériques et odeurs de tombe méphitique - il est toujours temps de rebrousser chemin

4 - Caméra braquée sur l'entrée de l'escalier, un rougeoiement intense et soudain, suivi de deux hurlements de terreur primale et du souffle puissant d'une explosion, un peu de poussière tombe des colonnes voisines, fondu noir - 2 morts.

Pas plus tard que le mois dernier, deux ans après l'évènement, l'un des deux joueurs en reparlait spontanément comme un super souvenir bad-ass et lovecraftien.


Cthulhu, c'est pô pour les chochottes à sa môman.
Loki-sama

le 25.10.2014
à 20:28

  
Merci les gars pour vos retours ! La dernière session s'est terminée sur la découverte de l'escalier qui mène à la Grande Salle, après un périple dans le labyrinthe. Donc logiquement, ils découvriront cet escalier-là semaine prochaine.

Mais comme ce sont de gros froussards (qui plus est blessés), je doute qu'ils s'aventurent bien loin sur ces marches. Et s'ils le font, j'arriverai bien à les décourager grâce à vous :)

"Mais pourquoi a-t-il commencé par le Kenya ??"

Cidrolehein

le 26.10.2014
à 11:20

  
Oui, Kreum, c'est cet escalier là (c'est marrant j'ai mis la musique de Stargate dans ma bo).

J'ai fait toutes les descriptions possible pour les dissuader, ils ont quand même passé le portail. J'ai pas tellement envie de les tuer tous mais plutôt leur faire vivre quelque chose qu'ils n'ont jamais vu. J'ai aussi pensé à les faire voyager dans le royaume des rêves (il doit bien y avoir un lieu qui ressemble à ce qui est écrit dans Dante...).

J'ai trois n'yeux

Loki-sama

le 26.10.2014
à 11:53

  
(Bon, bin, ce sera pas pour la semaine prochaine, partie reportée à mi-novembre :'( )

Oui, y a des options, plutôt que de les tuer... Perso, si ça doit arriver, je les fais voyager dans des mondes étranges, avec passage par les Contrées des Rêves, un p'tit tour à Kaddath (j'utiliserai le super bouquin des Editions Mnemos), et hop, retour dans le monde réel, dans un endroit bien éloigné du Caire... Bien secoués niveau SAN, of course. Ou alors, ellipse, et je monte un autre groupe qui les retrouvera dans un hôpital psychiatrique à un moment donné...

"Mais pourquoi a-t-il commencé par le Kenya ??"

Dweller on th.

le 27.10.2014
à 03:22

  

(Dweller on the Threshold)


Desparite a dit...
Comme c'est chou !
..
Cthulhu, c'est pô pour les chochottes à sa môman.
Pas si chou que cela si au bout de quelques temps, ils se mettent à grossir étrangement et qu'hommes comme femmes réalisent avec horreur qu'ils ont été engrossés par quelque infecte entité d'outre-espace et qu'à l'instar des victimes des cérémonies de la Maison Misr, ils sont condamnés à mettre au monde la progéniture maudite des Dieux Extérieurs... (Alien nous voilà!)

Encore une fois, tuer avec hurlements ou pas, ce n'est pas de l'horreur, c'est du slasher... cela doit bien sur arriver de temps en temps surtout si les joueurs le cherchent, mais ce n'est pas de là que vient le malaise...

D'ailleurs si l'on y réfléchit combien de fois Lovecraft a-t-il décrit la mort d'un de ses protagonistes ?

Le narrateur du Cauchemar d'Innsmouth aurait pu se faire noyer par des Profonds ou déchiqueter par un Shoggoth, après tout, il l'aurait bien cherché, ce crétin, à aller à Innsmouth la Maudite jouer les fiers à bras...et l'autre, là, qui s'amuse à jouer les spéléologues dans la Cité de la Grand Race dans Dans L'Abîme du Temps...allez hop, qu'on le jette aux Polypes. !
Pourtant, Lovecraft ne nous la joue pas comme cela... à la rigueur la mort est prophétisée (L'Habitant des Ténèbres, Dagon...) ... à méditer...

Le blog des Masques: www.howlingtwenties.wordpress.com

Desparite

le 27.10.2014
à 09:42

  
Dweller on the Threshold a dit...

Encore une fois, tuer avec hurlements ou pas, ce n'est pas de l'horreur, c'est du slasher...
Pas vraiment, le genre slasher suppose :
- un agent actif dans l'intrigue (tueur, alien, maladie sanglante etc.)
- une répétition des morts
- un aspect assez cru et gore (on voit du sang, de la tripe, du lancer de steak dans le rotor)

Or, dans mon traitement, rien de tout ça :
- des victimes qui marchent d'elle-même vers leur mort
- un unique évènement mortel (?)
- un traitement indirect de l'évènement qui conserve une certaine pudeur et un peu d'incertitude.
cela doit bien sur arriver de temps en temps surtout si les joueurs le cherchent, mais ce n'est pas de là que vient le malaise...
Comment instiller le d'un malaise métaphysique sans donner corps à l'inconfort qui le suscite ? Et comment conserver un inconfort crédible lorsque la seule chose qui arrive aux personnages qui s'aventurent littéralement "en enfer" est une téléportation et une perte de conscience deus-ex-machinesque ?
A chacun son traitement de l'horreur, pour moi, lorsqu'on s'aventure trop près du danger, on s'y consume.
La plupart du temps, c'est subtilement, lorsqu'il le faut c'est brutalement. La coexistence de l’horreur brute, immédiate, directe et de l'horreur pernicieuse, latente, indirecte forment un contraste propice à l'horreur Lovecraftienne. Si on snobe l'une, l'autre ne prend plus faute de démonstration cohérente ou bien de cadre cohérent.
D'ailleurs si l'on y réfléchit combien de fois Lovecraft a-t-il décrit la mort d'un de ses protagonistes ?
Lovecraft pouvait se le permettre parce qu'il ne risquait pas un jet de croutes de Pizza groupé de la part des joueurs de ses personnages.
Plus sérieusement, tu remarqueras que l'horreur directe et sanglante est occultée quand elle est occultable : ex. parce qu'il n'y a qu'une victime unique ou bien parce que l'expérience est relatée d'après des déductions etc. Relis la nouvelle de l'ADC, on en est pour notre compte avec la description des horreurs vues par Legrasse (témoignage directd'un survivant).

Ensuite en jdr, le MJ est l'interface entre les sens des perso et le monde qui les entoure. Comment gérer une scène où un perso se fait butter mais pas celui d'à côté ? Tout le monde se téléporte/s’évanouit ? Très frustrant.

Enfin c'est lassant ce deux-poids deux mesures avec d'une part la mort virtuelle différée (folie, contamination etc.) glorifiée et d'autre part la mort effective et immédiate (meurtre, shoggthisation) si souvent abordée comme une MST: c'est sale, sordide, on évite le sujet, on invente des acrobaties pour se l'éviter. Perso je comprends pas et pratique les deux comme évoqué plus haut.

Eviter l'horreur directe, c'est une forme de licence poétique que le gardien peut parfois se permettre par les descriptions indirectes (comme dans l'exemple) et les fondus noirs sur action, ce n'est pas un impératif du genre.
Desparite

le 27.10.2014
à 10:00

  
Dweller on the Threshold a dit...

Le narrateur du Cauchemar d'Innsmouth aurait pu se faire noyer par des Profonds ou déchiqueter par un Shoggoth, après tout, il l'aurait bien cherché, ce crétin, à aller à Innsmouth la Maudite jouer les fiers à bras...
Tu ne peux pas comparer la temporalité du jdr avec celle d'une œuvre littéraire, c'est incohérent :

Le jdr est spontané, aléatoire, d’élaboration collective et incertain.

L'oeuvre littéraire est réfléchie, prédéterminée, d'élaboration individuelle (dans ce cas), et certaine.

Idem au niveau des démarches :
celle de l’œuvre passe par la découverte du propos de l'auteur,
celle du jdr passe par l'élaboration de la fiction

Il est donc bien insipide et choquant de terminer une nouvelle écrite de Lovecraft après 3 pages sur un :PAN, le personnage narrateur principal meurt en descendant l'escalier, on ne saura jamais pourquoi.

Mais c'est largement moins le cas en jdr où une mort immédiate d'un ou quelques personnages peut se produire sans sacrifier à l'intérêt d'une partie (bien au contraire). Comment ?

- grâce à la pluralité de personnages principaux (qui reprennent le flambeau) et/ou la possibilité souvent offerte de créer un nouveau personnage pour retourner à la rencontre de l'horreur rencontrée par l'ancien,

- la mort d'un personnage est un élément fort de dramatisation (volonté de le venger, sens de la quête renforcé etc.)

- Comme la mort dans un jeu vidéo, celle en jdr, et notamment d'occasionnels et rares "Pan t'es mort", participe au sel de la partie d'un point de vue purement ludique, c'est une difficulté la plupart du temps symbolique mais sans laquelle les jeux d'horreur perdraient rapidement de leur intérêt. (de même que la folie définitive).

"... à méditer..."
Cidrolehein

le 27.10.2014
à 19:03

  
Euh, oui, mais sinon, des idées de scénars ?

J'ai trois n'yeux

Desparite

le 28.10.2014
à 13:13

  
Cidrolehein a dit...
Euh, oui, mais sinon, des idées de scénars ?
Si on exclu le coup de la mort violente en cas de persévérance, je ne vois plus que ça .
Dweller on th.

le 29.10.2014
à 03:14

  

(Dweller on the Threshold)


A vrai dire, sans vouloir disserter sur des analyses stylistiques poussées des sous-genres cinématographiques, mes considérations sur le slasher ne visaient pas spécialement ton traitement de la question, Desparite (d'autant que je ne joue pas à ta table, comment pourrais-je en parler? J'ai juste réagi à la formulation "c'est chou") mais plus généralement une chose qui me hérisse souvent lorsque j'entends parler de notre jeu favori.
En effet, nombreux sont les MJ qui estiment que leurs valeur se juge à l'aune du nombre de PJs qu'ils trucident durant leurs parties (ce qui a pour corollaire de dégoûter bon nombre de joueurs de cet excellent jeu...).
Une telle conception est justement légitimée par les "impasses scénaristiques " communes dans les scanners des années 80 telles que celle de "L'Escalier-Dont-On-Ne-Revient-Pas", héritage typique des Livres Dont Vous Etes Le Héros ("Si Vous descendez l'escalier , allez en 13... 13: "Vous êtes mort dans d'atroces souffrances")

Pour répondre plus spécifiquement à tes remarques, tout est affaire de conception comme on dit aujourd'hui, mais pour rester simple, je ne sais pas si tuer les personnages dans des circonstances plus ou moins floues (même si ils l'ont "mérité" en raison d'avertissement clairs) leur instillera un "malaise métaphysique", mais peut être suis-je à côté de la plaque...

Tout comme toi, je n'évite en rien la mort directe (n'ayant pas à titre d'exemple, hésité récemment à "shoggothiser" un PJ sous les Montagnes Hallucinées, à mettre en pièce un pauvre professeur sous le sphinx de Gizeh voire à atomiser notre planète comme je l'avais expliqué lors d'un précédent Poulpkast Marre des Masques).
Elle est une conséquence potentielle des actions des joueurs. Si elle doit survenir et qu'elle a un sens au niveau "dramaturgique", pour faire dans l'analyse à mon tour, alors qu'elle arrive ! Mais c'est le sens qui m'importe...

A contrario, je trouve que les escaliers-qui-tuent et les tableaux-qui-renvoient-dans-un-lointain-passé-dont-on-ne-revient-jamais n'ont que peu d'intérêt (une aventure permettant d'échapper aux horreurs du Crétacé pour revenir à notre époque, serait en revanche surement très intéressante et contribuerait à l'intérêt de la campagne, justifiant du coup cet élément scénaristique.).

Ces deux exemples présents dans la campagne relèvent justement selon moi d'une démarche "réfléchie et prédéterminée " pour reprendre ton expression, puisque l'issue est écrite d'avance, la seule question étant "les joueurs prendront-ils l'escalier ou pas?".

"PAN t'es mort" ça me va dans un jeu video en effet, mais nettement moins dans un jeu de rôle. Le joueur investigateur qui pense que cet escalier fumant est un élément clé est-il en tort de vouloir en gravir les marches ? Mérite-t-il son "PAN t'es mort" aussi bien emballé fut-il?
Je n'en suis pas sûr, mais encore une fois tout est affaire de sensibilité. Mais si tes joueurs ont apprécié, c'est que tu avais raison..

Le blog des Masques: www.howlingtwenties.wordpress.com

Dweller on th.

le 29.10.2014
à 03:31

  

(Dweller on the Threshold)


Pour ce qui est de la question de Cidrolehein, si on parle de scénario "clé en main" pour enchainer à partir de l'Escalier Infernal, difficile... peut être "The Sense of The Sleight Of Hand Man".
Il s'agit d'une quête onirique Randolph Carter-style pour revenir dans le Monde Réel. Il faudrait simplement modifier quelques éléments puisque le postulat de départ expliquant pourquoi les PJs se "réveillent" dans les Contrées du Rêve est différent.

Néanmoins, il s'agit d'une campagne en elle-même, différant largement le retour et la reprise de la trame des Masques... ou alors sabrer dedans et balancer les Pjs directement dans le Val de Pnath, à devoir échapper aux Dholes et autres Gugs avant de retrouver l'escalier sans fin (un autre escalier !)...

Autre idée au débotté, un petit voyage dans les dédales de la Cité Sans Nom, telle que décrite dans ce vieux module Descartes "La Malédiction des Chthoniens"....

Quoiqu'il en soit, bon courage ^_^

Le blog des Masques: www.howlingtwenties.wordpress.com

Desparite

le 29.10.2014
à 14:20

  
Dweller on the Threshold a dit...

En effet, nombreux sont les MJ qui estiment que leurs valeur se juge à l'aune du nombre de PJs qu'ils trucident durant leurs parties (ce qui a pour corollaire de dégoûter bon nombre de joueurs de cet excellent jeu...).
Oh oui, c'est pas la première fois que j'entend parler de ça, mais je ne connais aucun exemple à l'échelle de mon département ni même de ma région. Clair que ces MJ desservent le loisir. S'ils ont des problématiques d'égo, ils n'ont qu'à s'acheter un puissant 4x4 de couleur noir, ils feront moins de tort.

A l'inverse, l'existence de ce phénomène ne devrait pas faire tomber dans l'excès inverse et faire des Pan-t'es-mort un tabou.Le tout es de définir des critères de Pan-t'es-mort-isation qui rendent cette issue acceptable de tous.
Je ne sais pas si tuer les personnages dans des circonstances plus ou moins floues (même si ils l'ont "mérité" en raison d'avertissement clairs) leur instillera un "malaise métaphysique", mais peut être suis-je à côté de la plaque...
Tout n'es pas qu'horreur métaphysique, comme je m'attachais à le décrire.
A contrario, je trouve que les escaliers-qui-tuent et les tableaux-qui-renvoient-dans-un-lointain-passé-dont-on-ne-revient-jamais n'ont que peu d'intérêt (une aventure permettant d'échapper aux horreurs du Crétacé pour revenir à notre époque, serait en revanche surement très intéressante et contribuerait à l'intérêt de la campagne, justifiant du coup cet élément scénaristique.).
Ne caricaturons pas, il ne s'agit pas d'un rdv ineluctable au 14 : on peut renoncer à descendre plus avant dans ce loooong escalier qui devient de plus en plus menaçant et on peut détacher son regard du tableau si on s'y prend rapidement (ou avec un jet de POU un peu plus tard).

Perso je vois au moins deux intérêts à ces scènes :

- le rappel d'un jeu plus exposé, moins confortable que dans d'autres jdr. Les PJ ont l'occasion de se souvenir qu'ils sont entourés de dangers affutés comme des rasoirs. Faute de réaction parfois immédiate, ces dangers seront mortels (et pas juste pédagogiques ou stressants). L'intensité globale de jeu s'en trouve accrue.
- des intérêts fictionnels : le couloir vers "l'enfer" se trouve dans un lieu délirant aux dimensions cosmiques, rempli d'adorateurs fous. L'escalier est peut-être le point d'entrée des fils du pharaon ou le passage duquel lequel l'âme de Nitocris a été retrouvée ? Des PJ humains devraient comprendre qu'on ne s'y aventure pas en serrant fort ses points de vie contre sois, son armure de plate et le regard bienveillant du MJ comme assurance, comme dans d'autres jdr où l'angoisse n'est pas un thème si omniprésent.
Desparite

le 29.10.2014
à 14:40

  
Amha, le distingo jdr/jeu vidéo n'est pas si tranché. Ca m'évoque encore la différence de saveur entre un jeu qu'on réussi à terminer en mode Hard et celui qu'on sait qu'on va forcément finir parce qu'on est en "God Mode".

Après on peut prendre un plaisir intense à terminer une tache avec un avantage certain, mais ce n'est pas la même expérience que de la terminer avec un handicap bien corsé et la tension de l'échec possible.

Par exemple, en convention, rien ne me fais plus bailler qu'un MJ compréhensif sur un scénario à tension : avec toute la bonne volontédu monde, je n'arrive pas à croire qu'il résistera à la tentation de me sauver en cas de pépin, du coup je n'ai pas l'impression que le succès de l'aventure sera attribuable aux joueurs, mais juste à la prévenance démesurée du MJ.
C'est pas cool pour les joueurs quand on y réfléchit, d'autant plus que tous les scénarii ne visent pas à faire découvrir le monde de jeu, la profondeur d'une intrigue, de personnages ou la complexité de la métaphysique (sans quoi la lassitude débarquerait).

Au contraire, et surtout en campagne où le jeu sur les contrastes entre les parties peut être magistral : certaines parties méritent d'être rapides confuses et aussi violentes qu'une soudaine éclaboussure de sang de PJ sur un mur molletonné d'asile d'aliéné.

Enfin, c'est un constat : poser des obstacles à la mort de PJ fait prendre au style de jeu une dimension épique/pulp croissante (fonction de la "difficulté" de mourir). Plus un PJ peut mourir vite et de manière inattendue, plus on s'éloigne de ce canon épique.
C'est peut être à ce niveau que nous n'avons pas la même attente : j'apprécie l'ADC à la sauce horreur lovecraftienne ou Hard-Pulp, c'est vrai que tout assaisonnement plus doux me donne des aigreurs.
Kreum

le 29.10.2014
à 15:23

  
Pour revenir sur le "c'est chou" qui s'adressait à moi, je ne me formaliserai pas, mais j'ai remarqué que certains de mes joueurs étaient plus déçus de perdre une pièce d'équipement chèrement acquise (au hasard, une Thompson) que leur personnage.

Donc dans mon cas, laisser les persos vivre, mais avec une perte matérielle et une menace latente sur ce qui leur est arrivé pendant le blackout (élément inconnu que je me réservais le droit d'exploiter plus tard ou pas), me paraissait bien plus intéressant que le TPK.

Chacun voit midi à sa porte.
Xexes

le 29.10.2014
à 20:55

  
Desparite a dit...

- le rappel d'un jeu plus exposé, moins confortable que dans d'autres jdr. Les PJ ont l'occasion de se souvenir qu'ils sont entourés de dangers affutés comme des rasoirs. Faute de réaction parfois immédiate, ces dangers seront mortels (et pas juste pédagogiques ou stressants). L'intensité globale de jeu s'en trouve accrue.
Je rebondis là dessus car j'ai justement eu cette situation hier, petite mise en situation (SPOIL)

Mes Pj sont proches de la montagne du vent noir et décident d'intercepter et de remplacer un groupe d'"étrangers" venu de loin pour la naissance .

ils mettent en place l'embuscade se préparent quand (quelques minutes avant l'arrivée des cibles) une de mes joueuses réagit avec un magnifique :
"euh on est pas dans D&D en fait, une embuscade à 4vs6 c'est peut être pas une si bonne idée que ça en fait "

xexes

Dweller on th.

le 30.10.2014
à 03:29

  

(Dweller on the Threshold)


Desparite a dit...

C'est peut être à ce niveau que nous n'avons pas la même attente : j'apprécie l'ADC à la sauce horreur lovecraftienne ou Hard-Pulp, c'est vrai que tout assaisonnement plus doux me donne des aigreurs.
Je te rassure, je pense que nous avons des conceptions proches, contrairement à ce que tu crois, au delà de divergences de détail. Le Hard-pulp est une bonne définition de ma façon de mener le jeu, comme en témoigne (ou pas) le blog des Masques que je tiens. Je suis totalement d'accord avec le fait qu'un MJ trop clément annihile complètement la tension et dans l'absolu dépouille les joueurs de tout mérite...

L'Appel de Cthulhu n'est pas un jeu épique mais bien un jeu à dimension humaine même si l'adversité ne l'est pas. Il propose le défi de jouer un homme de chair et de sang, avec une famille, des espoirs, des craintes et des failles et non un surhomme bardé de pouvoirs ou d'équipement high-tech. Il y a bien longtemps que mes joueurs ont compris que les embuscades en sous-nombre et même globalement la manière forte trouvent rapidement leur limite. (Attention toutefois à doser car on risque de créer des joueurs pusillanimes qui n'oseront jamais affronter le danger directement, or une campagne comme les Masques par exemple, demande souvent d'avoir une certaine dose de cojones)

Thème également central, le paradoxe nietzschéen qui fait lentement dériver l'homme de bien vers la corruption, forcé de combattre le feu par le feu en s'exposant à une connaissance qui signera inéluctablement sa perte...

C'est pour cela que si nous sommes d'accord sur un point c'est que la téléportation retour à la case départ est insuffisante et même une occasion manquée... d'où la suggestion d'insémination, par exemple. Cette mort différée, comme tu dis, est justement génératrice d'affres mentaux avant d'être physiquement fatale... or n'est-ce pas cela (aussi) l'horreur?

Peace brothers, may we all revel in R'lyeh ^_^

Le blog des Masques: www.howlingtwenties.wordpress.com

Kreum

le 30.10.2014
à 11:12

  
Dweller on the Threshold a dit...C'est pour cela que si nous sommes d'accord sur un point c'est que la téléportation retour à la case départ est insuffisante et même une occasion manquée...
En même temps, personne n'a proposé ça... Donc on est tous d'accord sur un truc dont personne n'a parlé... C'est ça qu'est chou.
Dweller on th.

le 30.10.2014
à 12:32

  

(Dweller on the Threshold)


Oui, pardon, j'ai fait un amalgame entre le réveil sur le palier et la téléportation dans la boutique de bonbons de Desparite
Ma santé mentale s'étiole, décidément...
je voulais dire que nous sommes d'accord sur le fait qu'il convient d'être un peu plus hard sur ce coup-là...

Le blog des Masques: www.howlingtwenties.wordpress.com

Desparite

le 31.10.2014
à 13:23

  
Cool, je suis fier de nous les gars, et surtout de vous, les forums de toc restent encore une fois un lieu plein de gens respectables qui savent comment ne pas atteindre le point Godwin.
Vous rendez-vous compte qu'on argumente (parfois putassièrement) sans que personne ne perde son sang-froid ?

Après la petite couche de cirage, je voulais encore évoquer un truc. Je ne prétends pas que ça vous concerne hein, notez bien mes petits chous.

Lorsque je rencontre des gens qui font la mou lorsqu'on évoque la question de la mort des PJ à Cthulhu, j'ai souvent une impression qui me revient.
Celle que :
- pour certain, la mort d'un PJ traduit toujours un peu une acceptation ou un choix de la part du MJ.
- pour d'autres, la mort d'un PJ peut parfois complètement échapper aux prévisions du MJ (hasard des dés, cohérence de l'histoire qui prédomine sur les désidérata des joueurs).

Les premiers semblent nourrir des scrupules et une forme de responsabilité dans la mort des PJ de leurs joueurs. Et par conséquent font souvent des acrobaties pour qu'elle n'arrive pas.

Les seconds semblent plus à l'aise avec la potentialité de la mort des PJ. Pas vraiment de la légèreté, mais plutôt un sens des priorités différents, un peu comme si la mort des PJ à l'ADC n'était qu'une couleur, un outil et non un évènement à dimension majeure (comme le serait la mort d'un perso d'AD&D de 15 ans).

Qu'en pensez vous ?
Desparite

le 31.10.2014
à 13:26

  
Je vais d'ailleurs faire de cette question un sujet à part pour ne pas noyer la problématique de Cidrolehein.
Merci de ne pas y répondre sous ce post en attendant.

C'est ici que ça se passe : pour les intéressés.
Loki-sama

le 15.11.2014
à 08:45

  
Bon, bin, c'est bien ce que je pensais : non seulement, ils ne sont pas descendus ne serait-ce que sur les premières marches, mais en plus, ils n'ont pas osé explorer la salle en entier !

Arrivés devant le sarcophage de Nitocris (qu'ils ont juste identifiée comme étant une femme, avec de forts soupçons quant à son identité), ils ont essayé de la détruire par le feu et à coups de pelle, sans y arriver évidemment. Et du coup, ils ont fait demi-tour, de peur que la chance tourne et que des ennemis arrivent. Donc ils ont juste aperçu les trônes de loin, et même pas le fond de la salle... Bande de trouillards...

Ils sont donc allés faire leur rapport à Kafour, et prévoyaient de revenir avec toute une expédition de scientifiques et de barbouzes, mais le docteur a réussi à les décourager en leur rappelant que certaines choses devraient rester enfouies. Ils les accompagnera cependant lorsqu'ils y retourneront.

J'en profite pour remercier ma joueuse pour ce magnifique 100 lors du jet de TOC près du bassin... PLOUF.

"Mais pourquoi a-t-il commencé par le Kenya ??"


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