Des sousous dans la popoche!! |
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Moriarty
le 11.04.2016 à 11:42 | Je veux me lancer dans une campagne française pour Cthulhu V7 et j'aurai aimé savoir comment adapter le tableau Espèces et Capital (p.47 Guide Investigateur et p.36 Guide du Gardien) des Dollars en Francs de l'époque classique!?
D'ailleurs une autre question me vient à l'esprit, comme la création d'investigateurs est générique (on peu se faire autant un investigateur des anénes 20 comme de l'époque moderne), ce tableau est indiqué en quelle taux? Belle époque? Années 20? Moderne? D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction. |
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Tristan
le 11.04.2016 à 15:26 | Le tableau est en deux parties : années 20 et époque moderne.
Sinon, pour passer des dollars en francs, multiplie les valeurs en dollars par 25.
(Le taux de change réel a énormément varié tout au long de décennie1920, mais c'est une parité raisonnable..) |
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Moriarty
le 11.04.2016 à 19:29 | Merci à toi! D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction. |
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Hegan
le 12.04.2016 à 13:41 | Tiens dans l'idée : même chose mais avec des prix en francs Belle Epoque (1880 - 1914 en gros, plutôt 1910 d'ailleurs) ... Pas trouvé d'éléments convaincants ... |
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Tristan
le 13.04.2016 à 09:56 | C'est un peu plus compliqué dans la mesure où la version victorienne du tableau de base n'est pas dans les règles mais dans Cthulhu Through the Ages.
Il donne les fourchettes suivantes :
Pauvre : 1-9 livres de revenu, 10-90 livres de capital Moyen : 100-490 livres de revenu, 200 à 980 livres de capital Aisé : 600 à 1000 livres de revenu, 5000 à 9000 livres de capital Riche : 4500 à 4900 livres de revenu, 45 000 à 49 000 livres de capital.
A partir de là, il suffit de connaître le taux de change entre le franc et la livre sterling pour établir une équivalence. Et pour le coup, il varie très peu : de 1880 à 1914, la livre vaut autour de 25 francs (et le dollar est à 5 francs). |
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Hegan
le 13.04.2016 à 13:13 | Merci !
"Cthulhu Through the Ages" c'est V6, V7 ou autre (pas important en fait c'est pour ma culture personnelle ...) ? |
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Tristan
le 13.04.2016 à 15:06 | C'est un petit supplément sorti en même temps que la v7 ou juste après, qui
1) propose des notes de conversion vers la v7 pour tous les univers "hors années 20" - Invictus, Dark Ages, Gaslight, Contrées du rêve
2) contient des règles de combat au corps à corps un peu plus musclées pour les univers médiévaux
3) propose des idées d'univers SF ou post-apo.
Le tout en une soixantaine de pages, donc en survolant tout ça d'assez haut, à dos de shantak. |
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Hegan
le 13.04.2016 à 17:13 | merci ! |
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Hegan
le 14.04.2016 à 22:36 | Alors comme je suis curieux, j'ai cherché et trouvé les catalogues Manufrance 1895 et 1910 avec les prix en Francs de l'époque :
http://cetaitmanufrance.642.fr/
Intéressant, je trouve ...
Y'a de tout, et même de petits canons !!! Si, si ! |
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Moriarty
le 13.05.2016 à 19:42 | Tristan a dit... Sinon, pour passer des dollars en francs, multiplie les valeurs en dollars par 25. Je reviens sur ça après avoir testé cette technique pour les prix en francs dans les années 20.
Tu es sûr Tristan qu'il faut multiplier par 25 les dollars pour avoir les "anciens francs"?? ça parait beaucoup ce ratio? non? D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction. |
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Pyth
le 13.05.2016 à 20:18 | Déjà, tout dépend de l'année à laquelle du veux faire jouer.
Avant la 1ère Guerre mondiale, le franc se porte bien (1 dollar américain = 5,17 francs en 1912), mais les dépenses occasionnées par la guerre vont énormément dévaluer la monnaie, alors que le gouvernement français met toujours plus de monnaie en circulation pour compenser les frais (6 milliards de francs en circulation en 1914, et plus de 25 milliards en 1919).
Du coup en 1920, le franc ne vaut plus que 30% de sa valeur d'avant-guerre. Un remboursement de l'Allemagne est prévu, mais tarde.
En 1925, l'inflation s'emballe et les prix doublent carrément. En 1926, le franc ne vaut plus que 10% de sa valeur d'avant-guerre.
Là, à cette époque, au ministère des finances, c'est panique à bord, et le gouvernement décide finalement de dévaluer encore le franc dans l'espoir de le stabiliser.
Et donc, en 29 (!), 1 dollar américain = 25,00 francs.
Bref, l'entre deux guerres voit la dégringolade du franc, qui s'effondre d'année en année, d'où l'impossibilité de te répondre précisément, à moins que tu n'aies une date particulière à proposer. |
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Pyth
le 13.05.2016 à 20:26 | Une autre manière de voir les choses, trouvé sur un autre site:
- Un franc 1914 vaut environ 2,21 € 2006 - Un franc 1915 vaut environ 1,89 € 2006 - Un franc 1920 vaut environ 0,64 € 2006 - Un franc 1930 vaut environ 0,40 € 2006
Même si ce n'est pas une conversion en dollars, là on voit bien la dégringolade. |
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Moriarty
le 14.05.2016 à 10:00 | Merci pour ces précisions!
Ma campagne commence en 1918 quelques mois après la fin de la Grande Guerre! Ce qui veut dire donc que le franc est en pleine dévaluation si je comprends bien?
Je demande ça pour estimer les niveaux de vie de mes joueurs qui vont de Très riches à Revenus moyens (avec le tableau Espèces & Capital p.36 du Manuel du Gardien)... Sans compliquer les choses non plus mais pour refléter la conjoncture de l'époque. D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction. |
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Tristan
le 14.05.2016 à 12:11 | La valeur du franc s'écroule sur le marché des changes, mais ça ne préoccupe pas grand-monde. Ce que les contemporains remarquent en priorité, c'est la "vie chère", autrement dit la hausse des prix.
On sort d'un siècle de stabilité monétaire, de franc-or, et on découvre que pendant la guerre, le gouvernement a fait marcher la planche à billets et s'est endetté à l'étranger.
Il faudra dix ans pour assainir la situation, et c'est passé par une cure d'austérité brutale (que le gouvernement vend comme un "Verdun financier"), des illusions sur les réparations allemandes, des essais de relance qui tournent court et, au final, par une dévaluation de 80%. |
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Moriarty
le 14.05.2016 à 12:59 | Comment simuler ça alors pour mes investigateurs en terme de règles?
Hausse des prix de référence? Baisse d'un cran de leur capital (voir deux pour les plus pauvres)?
Pareil, leurs espèces et leur capital s'élèvent t'il à: Valeur en dollars x 25= Francs 1920?
Ou leurs revenus sont en "défauts" par rapport au taux de l'époque multiplicateur plus bas x15, x10...)? D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction. |
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Pyth
le 14.05.2016 à 14:18 | Une hausse des prix oui, mais aussi des salaires. Quelques évolutions entre 1914 et 1918 (à considérer avec prudence, car ces chiffres variaient énormément d'une région à l'autre; de plus ce sont des salaires d'hommes, les femmes étaient nettement moins rémunérées):
un valet de ferme passe de 800F/an à 1700 F/an un enfant gardien de troupeau passe de 300F/an à 700 F/an un journalier, de 3F/jour à 6F/jour un ouvrier (selon son emploi) de 5F à 20F par jour
Quant aux prix au détail, considère qu'en gros, ils doublent pendant la guerre, voire quadruplent en cas de pénurie.
le stère de bois de chauffage passe de 8F à 33F le litre de vin de 0,45F à plus d’1,50F le kilo de beurre de 3F à 7F le beefsteak de 100gr, de 0,40F à 0,80F la douzaine d’œufs, de 0,90F à 1,40F la boite de sardines, de 0,60F à 1,25F
Le prix des légumes secs quadruple par exemple (pénurie occasionnée par les réquisitions de l'armée). Seul le prix du pain reste stable, vu que ses tarifs sont définis par l'état.
Mais bref, à ta place, à moins que tu ne veuille réellement de compliquer la vie (et là ça demandera des recherches plus poussées), personnellement je jouerais plus sur l'ajout de petites touches dans ta partie pour bien faire ressentir l'inflation aux joueurs ("hé oui mon bon monsieur, je sais, ça a encore augmenté, mais que voulez-vous... Des œufs? Tenez, voilà mes deux derniers, ça vous fera 1 franc. Des nouilles? Navré, je n'en ai plus, j'attends la livraison...") plus que par un listing précis des prix. |
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Moriarty
le 14.05.2016 à 17:11 | Pour moi je vois ça comme ton idée, pas de listing précis de prix, non, je ne veux pas faire compliqué! Surtout savoir ce à quoi ils peuvent accéder comme biens de consommation ou non?
Quelqu'un de riche sera moins touché que quelqu'un aux revenus moyens?
Oui, dans mon groupe j'ai autant une riche héritière, qu'un fils de de bonne famille, qu' une infirmière et un "apache" des rues... Un large panel de revenus plus ou moins touchés par la crise!!
La table "Espèces & Capital" me permet de donner une bonne vision d'ensemble sans ce compliquer la vie pour autant! D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction. |
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Pyth
le 14.05.2016 à 17:33 | Forcément, les nantis s'en sortent mieux que le bas peuple, comme toujours.
Malgré tout, peu importe que tu sois assis sur un pactole ou que tu sois obligé de compter le moindre sou, quand il n'y a rien à acheter, tout le monde se retrouve logé à la même enseigne. Si tu veux, comme règle simple, tu peux considérer que tout produit ayant potentiellement pu servir aux armées est devenu très difficile à trouver, alors que leur prix s'envolait: Carburant, chauffage, aliments faciles à préparer et se conservant longtemps (haricots secs, pâtes, ce genre de truc), mais aussi les outils par exemple.
C'est bien beau d'être riche et de rouler en Panhard, mais si tu ne trouves pas d'essence, tu te retrouves à prendre les transports en commun comme tout le monde! |
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Moriarty
le 14.05.2016 à 17:57 | Super merci pour ces éclairages très bien venus! D’aussi loin que je me souvienne, ma vie n’a été qu’une spirale de violence et de destruction. |
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Tristan
le 15.05.2016 à 19:16 | Les années 20 ne connaissent ni pénuries ni rationnement.
Les salaires augmentent... mais les prix montent plus vite, ce qui donne à la plupart des gens l'impression de gagner de moins en moins.
En termes modernes, on dirait que les classes moyennes perdent du pouvoir d'achat, mais le phénomène n'est pas compris aussi nettement.
Le phénomène est particulièrement désagréable pour les ménages qui touchent des revenus fixes, comme les rentiers... ou les veuves de guerre. Les uns et les autres voient leurs rentes ou leurs pensions se déprécier plus vite que les salaires - les salariés peuvent toujours négocier avec le patron ou aller voir ailleurs.
Les riches se plaignent que leurs revenus fondent, mais s'en sortent généralement en liquidant leurs avoirs. "Ma chère, avons-nous vraiment besoin d'un pied-à-terre à Paris ?"
Mais ce phénomène ne résume pas toute l'histoire économique des années 20 : le chômage est inconnu, l'industrie progresse à grand pas, l'agriculture se modernise, les régions ravagées sont reconstruites en quelques années... bref, ça ne va pas si mal.
Honnêtement, à ta place, j'appliquerai un x25 aux revenus en dollars et je roulerai comme ça, en mentionnant de temps en temps qu'il y a de la grogne, des manifestations, que les législatives sont toujours meurtrières pour le camp au pouvoir, et que tout le monde commence à parler avec nostalgie de la "Belle époque" d'avant-guerre. |
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Pyth
le 16.05.2016 à 00:11 | La campagne de Moriarty débute, je cite, "en 1918, quelques mois après la fin de la Grande Guerre" (il n'en reste plus beaucoup, des mois, du coup). Or quand je vois qu'en juin de la même année, on publie des affiches comme celles-ci:
https://reims1418.files.wordpress.com/2014/12/carte_dalimentation-1.jpg?w=446
... j'ai comme un doute sur le fait que la situation se soit réglée d'un coup de baguette magique dès l'armistice.
D'ailleurs, trouvé sur un autre site:
Les cartes de rationnement pour le pain sont alors mis en place et leur usage perdurera jusqu'en 1919. Les travailleurs avaient droit à 700 grammes de pain par jour, les enfants jusqu'à 6 ans à 300 grammes et les adultes 600 grammes. N'oublions pas que le pain était consommé bien plus qu'aujourd'hui et était à la base de l'alimentation populaire. Après un arrêté du 10 octobre 1918, la ration passe à 100 grammes pour les enfants jusqu'à trois ans et à 300 grammes jusqu'à 13 ans. Les cultivateurs de plus de 11 ans et les travailleurs de force n'ont droit qu'à 500 grammes. Pour les groupes A, J et V, la ration quotidienne passe à 400 grammes seulement. A partir d'avril 1919, les restrictions quantitatives sur le pain sont levées. La qualité habituelle ne reviendra que progressivement.
En ce qui concerne la viande, il n'est possible d'en avoir que deux fois par semaine en 1917 et trois fois en 1918.. Un arrêté du 11 mai 1918 instaure un rationnement par tickets semestriels qui restera en application jusqu'au début de 1919.
Le sucre est rationné à 750 grammes par mois de 1917 à 1921. Des rations de saccharine sont également disponible contre des tickets.
Le rationnement du lait dépendait des régions. Avec les tickets semestriels, il était également possible, quand il y en avait, d'acheter des pâtes, du riz, des pommes de terre, du chocolat ou de la confiture. En fait, le seul article non rationné était le tabac!
L'essence et le pétrole ont été rationnés de 1917 à fin 1918.
Moriarty ferait jouer un an plus tard, je ne dis pas. Mais si proche de la fin de la guerre, on est encore dans une situation particulière semble t'il, et je pense qu'il serait dommage de passer à coté de cette ambiance en faisant comme si la guerre était déjà loin derrière.
Après, je ne suis pas historien, et je ne fais que rapporter le résultat de mes propres recherches sur le net, pour ce que ça vaut. ;) |
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