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Victor Frankenstein est un jeune étudiant en médecine obsédé par l'idée de vaincre la mort. Lorsque son professeur d'anatomie décède, il décide de créer un homme à partir de morceaux de cadavres et de lui donner vie grâce à l'électricité...



Au début des années 90, Francis Ford Coppola (Apocalypse now (1978), Le parrain (1972)...) réalise un remake du classique Dracula (1992). Son succès est suffisamment encourageant pour lui  donner l'idée de produire une nouvelle version cinématographique de Frankenstein, le célèbre roman de Mary Shelley, dont les plus célèbres versions ont été réalisées par James Whale (Frankenstein (1931), La fiancée de Frankenstein (1935)...), en plein âge d'or du cinéma d'horreur américain. En effet, dans les années 30 se mettaient en place les grands monstres du cinéma d'épouvante (par exemple, la compagnie Universal produisit: Frankenstein, Dracula (1931), Le monstre de Londres (1935) pour les loups garous...). Cette nouvelle mouture sera réalisée et interprétée par le britannique Kenneth Branagh, populaire pour, entre autres, ses adaptations de Shakespeare (Henry V (1989), Beaucoup de bruit pour rien (1993), Hamlet (1996)...). A ses côtés, on trouve de nombreuses célébrités, dont les comédiens Tom Hulce (Amadeus (1984) de Milos Forman...), Helena Bonham Quarter (Retour à Howard Ends (1992) de James Ivory, Fight club (1999) de David Fincher...), Robert De Niro (Taxi driver (1976) ou Casino (1995) de Martin Scorsese...) ou John Cleese (la série des Monty Python, Un poisson nommé Wanda (1988)...).
Dans cette superproduction hollywoodienne, on décida de s'intéresser avant tout au roman Frankenstein publié par Mary Shelley en 1818, qui raconte l'histoire de Victor Frankenstein, savant surdoué, créateur d'un homme vivant à partir de bouts de maccabés. Branagh en conserve une structure de récit et des scènes que les adaptations cinématographiques précédentes avaient souvent laissées de côté, comme les passages au pôle nord, le chantage du monstre qui exige de Frankenstein qu'il lui crée une compagne, le meurtre de la fiancée... Mais on trouve aussi des scènes formellement très proches des adaptations Universal avec Boris Karloff (Frankenstein, La fiancée de Frankenstein...): la naissance du monstre au milieu des éclairs électriques, la rencontre avec le vieil aveugle...

Il semble que Kenneth Branagh cherche à aborder ce récit à la manière d'une grande fresque romanesque. Et il faut dire que la patte de ce réalisateur est très reconnaissable: on danse à s'en couper le souffle, on rit bruyamment, on s'embrasse vigoureusement sur une musique puissante. On retrouve aussi son goût pour une réalisation lyrique, ponctuée de scènes de foule et de grands mouvements de caméra. Il s'intéresse aussi beaucoup aux problèmes humains et philosophiques que se posent le savant et sa créature. Victor Frankenstein prend, trop tard, conscience des barrières morales que ne doit pas franchir un scientifique dans ses travaux. Quand au monstre, il nous est présenté comme un "bon sauvage" au cœur humain et généreux, qui se transformera en un assassin impitoyable après s'être heurté à la méchanceté des hommes. On remarque d'ailleurs qu'il est beaucoup plus intelligent et bien plus conscient des questions philosophiques dont il est l'enjeu que dans la plupart des autres Frankenstein, où la créature est souvent un être très simple, à peine capable de bredouiller quelques mots.

Mais, malgré une ambition et une sincérité évidentes, ce film a des défauts bien embarrassants. La réalisation de Branagh est certes énergique, mais elle est aussi complètement boursouflée et mégalomane (on peut citer par exemple les séquences dans l'escalier monumental). Les multiples travellings, prises de vue par hélicoptère et autre tournoiements au dessus des personnages sont terriblement lourds: le résultat obtenu relève plus du fouillis que de l'impression de virtuosité technique apparemment recherchée. Cette sensation est encore renforcée par un récit mal rythmé et désordonné. Certains débordements gore ne sont pas très convaincants et semblent parfois en rupture avec le reste du film (le cœur arraché...) En plus l'interprétation est très discutable: Branagh est certainement sincère, mais son jeu est beaucoup trop appuyée, à la limite du lassant; et sa tendance à se balader torse nu pour exhiber sa musculature avantageuse semble relever d'un narcissisme gênant (la scène de la création du monstre...). Qui plus est, ce bon vivant énergique ne campe pas un savant fou très crédible. Les autres comédiens nous infligent aussi un lourd cabotinage. Seul De Niro remplit avec talent son contrat en interprétant de manière retenue une créature intelligente et touchante.

Cette tentative ambitieuse de mêler horreur et grande fresque hollywoodienne ne parvient donc pas à convaincre. Néanmoins, malgré ses évidentes faiblesses, cette version de Frankenstein est suffisamment originale pour intéresser les fans de cette mythologie.

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Dommage
■ Docteur Clarendon 31/07/2003
Oui il manque quelquechose dans ce film malgré les moyens considérables mis en oeuvre. la note est juste, il s'agit du film que vous regarderez et oublierez deux mois plus tard de l'avoir vu...
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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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