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Une émission de "télé-réalité" propose d'enfermer des jeunes gens pendant la nuit d'Halloween dans la maison natale du mythique serial killer Michael Myers, supposé disparu. Mais, en fait, Michael Myers est toujours vivant...



Profitant du succès inouï de la vague des néo-slashers américains lancée par Scream(1996), la compagnie Dimension (productrice de Scream, justement) décida derelancer la série des Halloween, commencée avec Halloween (1978) deJohn Carpenter. Un septième volet plutôt ambitieux fut donc mis en chantier : Halloween,20 ans après (1998) de Steve Miner, qui bénéficia de la présence de Jamie LeeCurtis, vedette du premier Halloween, qui avait déserté la série depuis HalloweenII (1981). Bien qu'assez ennuyeux, Halloween, 20 ans après est un trèsgros succès, et Dimension remet le couvert pour un huitième volet des aventures deMichael Myers : Halloween resurrection. On envisage d'abord d'en confier laréalisation à Whitney Ransick, plutôt spécialisé dans les séries TV. Finalement, ceposte est confié à Rick Rosenthal, dont le premier long métrage était justement Halloween2 en 1981. Mais il s'éloigna un bon moment du fantastique avec, par exemple, undrame de la délinquance juvénile (Bad boys (1982)), ou l'histoire dramatiqued'un ancien combattant du Vietnam (L'enfer après l'enfer (1988)). Il revient àl'horreur, pour la télévision, avec Les oiseaux II (1994), suite de Lesoiseaux (1963) de Hitchcock : Rosenthal trouva le résultat si décevant qu'il refusaque son nom soit porté au générique (qui devient alors un film d'"AlanSmithee" comme cela se fait toujours à Hollywood quand un réalisateur refuse dereconnaître la paternité de son travail). Après avoir beaucoup travaillé pour latélévision dans les années 1990, il revient donc au cinéma avec Halloweenresurrection. L'actrice Jamie Lee Curtis est à nouveau présente, bien que sonapparition se limite au seul prologue du film. Le reste du casting se compose d'un rapperpopulaire (Busta Rhymes (Shaft (2000) de John Singleton...)) et d'une brochettede jeunes acteurs souvent issus de la télévision, ou, au mieux, d'oeuvres destinées àun public adolescent : Sean Patrick Thomas (Sexe intentions (1999), Dracula2001 (2000)...) ; Thomas Ian Nicholas (American Pie (1999) de Paul et ChrisWeitz, American Pie 2 (2001) de James B. Rogers...)...
Halloween resurrection s'ouvre sur un prologue qui est, de loin, son passage leplus réussi. Laurie Strode, la sœur de Michael Myers, est désormais internée dansun asile psychiatrique. On apprend que l'homme qu'elle a décapité à la fin d'Halloween,20 ans après n'était pas Michael Myers, mais en fait un policier auquel MichaelMyers avait fait enfiler, de force, son fameux masque blanc. Dès lors, le tueurd'Halloween court toujours et vient, un soir, rendre visite à sa sœur. Tout celadonne lieu à une séquence fort réussie, jouant à fond sur le pouvoir d'évocationélectrisant du fameux thème musical composé en 1978 par John Carpenter. Plongée dansl'ambiance véritablement malsaine de cette "maison de repos", on se complaitalors, de façon assez réjouissante, dans le macabre, le sinistre et la démence (lepersonnage du fou obsédé par les serial killers à qui Michael vient rendre visiteaprès le massacre).


Après ce démarrage sur les chapeaux de roue, Halloween resurrection arapidement tendance à dégénérer en un slasher bien plus classique. Des adolescentssont sélectionnés pour passer dans un spectacle très spécial : ils seront enferméstoute la nuit d'Halloween dans la maison natale de Michael Myers. Tous les évènementsqu'ils y vivront, captés par un réseau de caméras (dont certaines que les candidatsportent sur eux) seront retransmis en direct sur internet. Freddie, l'organisateurroublard de cet évènement "télé-réalité", leur a préparé quelquessurprises basées sur le folklore du tueur Michael Myers. Ce qu'il ne sait pas, c'est que,précisément cette nuit-là, le véritable Michael va se rendre dans sa maison pour ysemer la mort, bien réelle, parmi les concurrents et les animateurs de cette émission...


En jouant sur le sujet fort à la mode de la "Réalité TV", Halloweenresurrection semble vouloir aborder de nombreux thèmes relativement ambitieux :ainsi, on y dénonce la façon dont ces émissions ne sont en fait que de racoleuses etartificielles mises en scène qui ne reflètent en rien la réalité (ce qui nous vaut lesimages étonnantes du dédoublement de Michael Myers par exemple). De même, en mêlantles images captées en vidéo par les caméras de l'émission à celles en 35mm du filmlui-même, Halloween resurrection dynamise sa réalisation en jouant sur lecontraste entre le caractère brute des premières opposés à la finition léchée dessecondes : ce procédé avait déjà été employé dans Blair Witch II, lelivre des ombres (2000) Les images transmises par les caméras que les concurrentsportent fixées à leurs têtes sont d'ailleurs employées d'une façon"suggestives" (obscurité, cadrage aléatoire) rappelant fortement Le projetBlair Witch (1999). Enfin, Halloween resurrection sollicite la sympathie desamoureux du fantastique en comparant la renommée inoxydable d'un mythe populaire ducinéma d'épouvante comme Michael Myers à la gloire archi-éphémère des candidats desémissions de télé-réalité.


Hélas, tout cela mène rapidement à un résultat assez déprimant. Les prétentionsexpérimentales de la réalisation débouchent sur une bouillie d'images irregardable etincompréhensibles. Le tout est noyé dans une bande-son absolument cacophonique. Lescript exploite pendant une heure des idées plutôt maigres et le film semble rapidementmanquer de substance et de structure. Les personnages fades, souffrant d'unecaractérisation ultra-schématique, sont rendus encore moins convaincants par uneinterprétation catastrophique. A ce titre, la consternante contre-performance de BustaRhymes, en rapper karatéka, achève de démolir complètement le final de ce film.


Halloween resurrection est donc un bien triste ratage, dont on ne sauvera que sonbon prologue. Et pourtant, il a connu aux USA de bons résultats au Box office, biensupérieurs aux recettes mitigées de son concurrent Jason X (2001).


Bibliographie consultée :

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Qui c'est qu'a crevé?
■ Azathoth 12/01/2005
Ratage prévisible du énième épisode de la série du croque-mitaine au masque blanc. Une soirée à tuer et une carte de location de DVD plus tard, me voici devant le film. Et là, c'est l'horreur. Non pas celle qui fait peur, mais celle qui afflige. Après une introduction qui nous explique plus ou moins comment Michael Myers (non, pas celui-là, l'autre) a reussi à survivre à toutes les fins des épisodes précédents, le film n'est qu'une suite de mauvaises scènes avec des acteurs dont on a l'impression de les avoir vus à chaque épisode. Utiliser les poncifs de la télé-réalité et y intégrer la "halloween's touch" n'est pas du meilleur goût. La fin est à l'image du film: lamentable.
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