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Quatre plaisanciers en croisière aux larges des côtes espagnoles s'échouent près du village d'Imboca. Paul (arborant un sweat-shirt de la Miskatonic University d'Arkham) et Barbara s'y rendent en canot pour chercher de l'aide...



Après From beyond (1987), Stuart Gordon (Re-animator (1985)...) avouait envisager deux prochaines adaptations de Lovecraft : La peur qui rôde (cela aboutira au film de C. Courtney Joyner The lurking fear) et Le cauchemar
d'Innsmouth
, sa nouvelle préférée de cet écrivain. On planifie un tournage en Grande-Bretagne et des travaux préparatoires sont effectués par le dessinateur Brenie Wrightson et le maquilleur Dick Smith (L'exorciste (1973)...). Mais Gordon, pour des raisons familiales, refuse d'enchaîner tout de suite sur un nouveau tournage hors des USA (ses deux précédents films, Dolls (1986) et From beyond avait été réalisés en Italie). Le projet tombera définitivement à l'eau quand ses deux producteurs, Brian Yuzna et Charles Band, se fâcheront durablement pour des raisons d'argent (Brian Yuzna n'a pas touché de rémunération pour Re-animator qui a pourtant été un succès). Gordon abandonne les adaptations de Lovecraft pour un moment. Néanmoins, il finit par tourner le magnifique Castle freak (1996) d'après la nouvelle Je suis d'ailleurs pour le producteur Charles Band avec Jeffrey Combs et Barbara Crampton, les deux vedettes de Re-animator et From beyond. Plus tard, Brian Yuzna annonce qu'il fonde, avec Julio Fernandez, la Fantastic Factory, une compagnie de production de films fantastiques installée en Espagne : ses premiers projets sont Faust (2000) qu'il réalise lui-même, Arachnid (2001) de Jack Sholder (Hidden (1987)...) et Dagon de Stuart Gordon, ce film que Gordon ruminait depuis 15 ans ! Ce film est donc tourné majoritairement en décor naturel en Galicie, tandis que l'action est déplacée de la Nouvelle-Angleterre vers cette région d'Espagne. C'est à nouveau Dennis Paoli (Re-animator, From beyond, Castle freak...) qui en rédige le scénario. Si on est un peu déçu de ne pas retrouver Combs et Crampton parmi les acteurs, on y rencontre néanmoins le grand comédien espagnol Francesco Rabal (Viridiana (1961) de Bunuel, L'éclipse (1962) d'Antonioni, La sorcière brûlée vive (1967) de Visconti, Le convoi de la peur (1977) de William Friedkin, Attache-moi ! (1990) de Pedro Almodovar, Goya (1999) de Carlos Saura...) qui devait décéder peu après ce tournage. Par contre, les deux jeunes premiers Ezra Godden et Raquel Merono, sont des nouveaux-venus, qui ont surtout travaillé pour la télévision auparavant.
Si Stuart Gordon est reconnu comme le plus important des adaptateurs de Lovecraft pour le cinéma, il n'avait pourtant, jusqu'ici, approché l'œuvre de cet écrivain qu'à travers des œuvres assez périphériques. Herbert West, le ré-animateur, dérivé grand-guignolesque de Frankenstein, était un produit alimentaire ayant peu de liens avec le reste des écrits de Lovecraft. De l'au-delà traitait directement du thème très lovecraftien de l'existence d'un vaste pan de la réalité inaccessible aux sens et à la compréhension humaine ; mais il s'agit d'une très courte nouvelle de science-fiction qui ne fait pas vraiment partie des meilleurs textes de son auteur. Je suis d'ailleurs, au ton très proche du Poe de Le masque de la mort rouge, est aussi assez en marge dans l'œuvre de Lovecraft. Le cauchemar d'Innsmouth, par contre, est une de ses nouvelles les plus célèbres, la seule à avoir été publiée de son vivant hors magazine : de plus, elle tape en plein dans le Mythe de Cthulhu. Le défi est donc grand, la plupart des adaptations de Lovecraft au cinéma ayant, curieusement, toujours plus ou moins escamoté cette mythologie, qui est pourtant le cœur du travail de l'écrivain (excluons néanmoins La malédiction d'Arkham (1963) de Roger Corman ou de The Dunwich horror (1970) de Daniel Haller qui font de louables efforts dans ce domaine). Plus qu'une adaptation de Le cauchemar d'Innsmouth, Dagon est en fait une synthèse habile de plusieurs nouvelles de Lovecraft consacrées aux Profonds. Certes, on retrouve la cité peuplée de mutants en cours de maturation, le vagabond qui est le seul humain restant dans la ville (il s'appelle Ezequiel et non plus Zadok), la famille maudite régnant sur la cité, l'épisode du siège de l'hôtel, les locaux du culte ésotérique de Dagon... Mais on y rencontre aussi des éléments venant de Le monstre sur le seuil, notamment à travers le personnage crucial de la princesse Uxia et sa romance étrange et onirique avec Paul. La très courte nouvelle Dagon est elle aussi mise à contribution.

Pour des raisons de production, Dagon a été tourné en Espagne. Il a donc été judicieusement décidé de déplacer le récit de Lovecraft en Galicie. La ville ne s'appelle plus Innsmouth, mais Imboca, ce qui est la transcription espagnole du jeu de mot anglais Innsmouth/ In the mouth / Dans la gueule. De même, la famille Marsh est remplacée par la famille Cambano. Toutefois, on notera quand même un petit clin d'œil savoureux à la grande famille d'Innsmouth. Bénéficiant du magnifique décor naturel d'un authentique village de pêcheur, Dagon propose aussi un superbe travail sur direction artistique (décor des sanctuaires, outils des rituels...) et sur sa photographie bleu et or. Imboca est donc un petit village côtier constamment balayé par la pluie et le brouillard, peuplé de silhouettes difformes se traînant en rasant les murs, engoncées dans de lourds vêtements d'où émerge parfois une main étrangement palmée. Il n'y a pas à dire, on est bien dans une ville de Profonds telle que Lovecraft en décrit une si minutieusement dans Le cauchemar d'Innsmouth !

Dagon traite donc du pan du mythe de Cthulhu rattaché aux Profonds, une des plus célèbres créations de Lovecraft, et à leur maître et père Dagon. Et on est tout à fait étonné par la fidélité à la mythologie et aux œuvres de Lovecraft. Les clins d'œils et les correspondances entre les différentes nouvelles "Innsmouthiennes" sont extrêmement bien assemblés : une des plus grandes forces de Dagon est indéniablement la qualité de son scénario, sa richesse et sa manière d'arranger de nombreux éléments de l'univers Cthulhien dans un même récit structuré autour de la descente aux enfers de Paul et de ses compagnons. Plutôt que de nous proposer de suivre une adaptation linéaire de Le cauchemar d'Innsmouth, ce script insère les retranscriptions très réussies d'épisodes issus de cette nouvelle (l'assaut de l'hôtel, le flash-back consacré à l'arrivée du culte de Dagon à Imboca...) dans un récit tout à fait original qui réservera de nombreuses surprises au lovecraftophile averti. Ce scénario est à nouveau le fruit du travail du brillant scénariste Dennis Paoli qui avait déjà rédigé d'excellentes histoires en partant de courtes nouvelles de Lovecraft (From beyond et Castle freak).

Si on avait déjà vu, dans Necronomicon (1994), un Profond fort convaincant, Dagon doit nous proposer un village entier habité par ces êtres hybrides. D'une part, Gordon nous montre des individus dont les mutations ne sont pas encore très avancées : ces personnages aux gestes lents et aux regards vagues se reconnaissent tout de même à quelques ouïes ici ou là, à leurs yeux globuleux et à leurs visages inexpressifs typiques du "Masque d'Innsmouth". Pour les Profonds plus "avancés", Dagon choisit une option qui pourra déconcerter les rôlistes habitués au classique homme-poisson popularisé par les illustrations du jeu L'appel de Cthulhu : la population de Imboca est en fait constituée de personnages aux formes très diverses, munis de tentacules, dentiers de poisson, membres palmés... D'autre part, on a aussi droit à une vision très brève de Dagon lui-même : celle-ci, en images de synthèse, ne dure qu'une fraction de seconde, ce qui vaut mieux, serait-on tenté de dire, car un arrêt sur image permettra de se rendre compte que ce Grand Ancien aurait pu être plus réussi.

Comme toujours, Gordon nous propose sa réalisation dynamique, avec ses cadrages serrés et son montage nerveux ; mais son style sait aussi se faire lent, angoissant ou poétique quand le récit le réclame (la fin est magnifique). Le mode de reproduction des Profonds lui permet à nouveau de jouer sur un érotisme macabre et fantastique passant par des accouplements contre-nature dont il s'est fait une spécialité (la tête coupée libidineuse de Re-animator, le mutant obsédé dans From beyond, Giorgio et la prostituée dans Castle freak...). Ce goût des représentations érotico-horrifiques culmine particulièrement dans le sidérant cérémonial qui clôt le film (on pense à The sect (1990), un film assez Lovecraftien de Michele Soavi auquel Dagon semble aussi renvoyer à travers son goût pour les écorchages très crus), ainsi qu'à travers la lien trouble unissant Paul à la troublante Uxia dont la beauté fantastique et lunaire rappelle les vedettes féminines du cinéma gothique, comme Barbara Steele (Le masque du démon (1960)...) ou Martine Beswick (Dr. Jeckyll et sister Hyde (1971)...). D'ailleurs, à travers l'exploration de la demeure des Cambano, Gordon rend nettement hommage à ce style de cinéma. Quand au ton du métrage, s'il démarre à la manière d'une comédie, rappelant ainsi fortement Re-animator (Ezra Godden semble se livrer à une imitation de Jeffrey Combs !), il glisse progressivement vers une plongée dans la folie et la violence les plus abominables, à la façon de From beyond.

Bref, Stuart Gordon nous propose encore une très grande réussite en s'attaquant de front au Mythe de Cthulhu. Certes, on peut être un brin réservé quant à certains trucages numériques un peu trop visibles... Mais ne faisons pas la fine bouche, les amateurs de Lovecraft sauront reconnaître les qualités de ce film, notamment pour sa fidélité à cet écrivain et pour la richesse et l'originalité de son scénario. Et puis, quel bonheur de voir enfin sur un écran une belle brochette de sectateurs déments entonner en chœur "Ia ! Ia ! Cthulhu Ftaghn !" tandis qu'une victime s'apprête à être livrée à l'appétit lubrique de Dagon ! Alors monsieur Gordon : à quand le prochain ?



Bibliographie consultée
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Dommage...
■ Shining 21/03/2010
J'étais vraiment curieux au moment de voir ce film et je dois m'avouer vraiment déçu...

D'une part, c'est à cause du budget et des effets spéciaux navrants, mais également des acteurs, qui ne m'ont pas paru spécialement convainquants...

D'autre part, je ne trouve pas que Stuart Gordon ait réussi ici à faire entrevoir les horreurs décrites par Lovecraft : il a substitué les découvertes et les ombres sous-jacentes par un massacre gore, faisant la part belle au sang-ketchup. Le scénario est acceptable, mais - car il y a un mais - ce n'est qu'une pâle copie du Cauchemar d'Innsmouth...

Certaines scènes dans les ruelles de la ville côtières sont plutôt réussies mais il paraît improbable de les qualifier "d'inspirées".

En conclusion, Dagon est un film à voir (je pense que la VO rend mieux l'ambiance), car il sent le poulpe à plein nez. Cependant, il ne donnera pas (je pense) envie de lire Lovecraft à des non-initiés, car il est tout simplement trop explicite et pas assez lovecraftien.
Ia Ia
■ Aziraphale 11/12/2009
Quel dommage que le film n'est pas eu plus de budget. Il y a de très bonnes choses dedans. Mais ce budget qui manque permet aussi une fin noire et totalement désespérée dans un style lovecraftien… le genre de fin qui apparemment refroidi la Warner et empêche Del Toro de monter son "Beyond the mountain…" dixit le réalisateur lui même.
En tout cas moi qui doit faire jouer l'évasion d'innsmouth bientôt je suis ravi de l'ambiance de la ville (seul point qui semble mettre tout le monde d'accord)
ps : je l'ai vu en VF et à lire les commentaires je regrette… si vous ne l'avez pas encore vu optez pour la VO !)
Un bon moment de détente :)
■ Hoog 27/09/2006
Je viens de voir le film.
Si ça avait été une partie de JDR, j'aurais détesté jouer dedans.
...mais à regarder, c'était plaisant.

Les moins :
- on sent vraiment le petit budget (images de synthèse moyennes, maquillages limites, objets en or ridicules, figurants pas convaincants, etc.)
- les objets en or sont affreusement kitsch (surtout ceux dans le rituel en flashback)
- il y a quelques longueurs et scènes inutiles, ainsi que certains personnages secondaires pas très clairement définis

Les plus :
- plein de scènes à mourir de rire (notamment le revissage de verrou, et le profond à l'accueil de l'hôtel)
- l'ambiance globale est cohérente et plaisante

Mon verdict :
- à voir si vous cherchez une série B drôle et sans complexe, avec un ambiance sympa (surtout si, comme moi, c'est la première fois que vous êtes confronté aux histoires de profonds de HPL)
- à éviter si vous cherchez quelque chose de glauque qui fait vraiment peur
Mouais aussi...
■ Gayoum 23/08/2005
Mouais
J’ai fait regarder ce film à plusieurs personnes, et je l’ai moi-même regardé plusieurs fois…… Pour la simple raison que ce film contient des scènes qui m’ont fait mourir de rire.
En vrac :
-La tempête ultra crédible.
-le « revissage » de verrous dans l’hôtel. (Un must).
-la technique utilisée pour sortir du ‘hangar’, caché derrière une peau.
-la discutions prés de la voiture avec Ezequiel, à 10 mètres des profonds.
-les profonds avec une compétence de –5% en détection, en Toc et Ecouter.
Je passe sur quelques autres incohérence qui parsèment le film.
Pour être franc, j’ai du mal à savoir si ces scènes sont volontairement drôle où pas tellement certaines sont énormes. Le problèmes c’est qu’a un moment on a un petit enchaînement de ce genre de séquences (à partir de l’hôtel pour ce qui l’ont vu), qui m’ont tellement fait rire que je n’ai plus pris le film comme un film d’horreur, d’épouvante ou fantastique, mais comme un film comique/parodique. A partir de là difficile d’effacer les plus petites mais pourtant présente gourde/incohérence/gaffe qui parsème le film.
Résultat, j’ai passé un bon moment, mais pas forcement pour les bonnes raisons.

Toutefois, je dois dire que l’intrigue du film reste pourtant intéressante (Lovecraft oblige), que les décors sont plutôt bien choisis, et que les profonds sont assez convaincants. Ce qui sauve un peu le film, mais n’a pas été suffisant, pour moi, pour contrecarrer le comique du film.
C’est dommage parc que ces éléments auraient pu être bien mieux ‘entourés’, ce qui aurait pu donner une autre dimension au film.

Pour conclure, disons que j’ai du mal à admettre que ce film est la même note que par exemple the thing ou la neuvième porte (mais c’est juste mon avis personnels, et les goûts et les couleurs….), car même s’il reste agréable à suivre (certes un peu malgré lui) il est, pour moi, loin d’être un standard du cinema.
Mouais..
■ Rodnoc 01/05/2005
Mention spéciale à la toute fin du film, où le maquillage de Paul est.... baclé, exagéré, et un peu trop horrible...!
A part Paul, et la miss avec la couronne de cérémonie, j'ai trouvé les acteurs assez convaincants.
En revanche, sur le plan technique, c'est bien médiocre. Par exemple, quand une tempête est censée se lever, et qu'on distingue très clairement une mer d'huile derrière les acteurs... :/
Sans parler du moment où le bateau se crashe sur un rocher ! L'image sous-marine est laide, c'est mal fait, c'est ridicule..!!!
Donc bon...
Quelques bons trucs mais sans plus...
Non et un peu oui quand meme
■ Gilles 29/05/2004
Franchement, pour une adaptation, ça passe encore mais de justesse. La ville aurait demandé d'être davantage exploitée, elle n'est même pas labyrinthique, puisqu'on ne voit presque rien du décor (les personnes sont souvent filmées en gros plan) ce qui ternit l'atmosphère du film et on sait que chez lovecraft l'espace demeure un trait important de l'angoisse.
J'ai la flemme de parler du jeu des acteurs, je l'ai vu en vf donc mon jugement est complétement faussé. L'aspect série B (à quand un film sérieux...) est déjà amplement commenté plus haut. Par contre un petit bravo pour les effets sonores, les bruits des Profonds sont convaincant et provoquent tout de suite l'angoisse, une bande sonore toutt à fait réussie.

Le reproche à faire demeure la mise en scéne grossiére sur de nombreux plans, notamment ceux qui nous font découvrir la nature des profonds, gros plan sur la main palmée, sur les branchies, qui passent sur un gros plan des yeux des personnages : faut pas se foutre de notre gueule quand même !

Voilà, j'attend toujours un film lovecraftien qui s'inspire d'avantage de l'atmosphére et du ton de alone in the dark I
Comme Raff, quelques précisions...
■ Fab 28/04/2004
Je viens de (re)revoir le film, mais cette fois-ci avec un pote grand amateur de film d'horreur (et ne connaissant pas grand chose à Lovecraft). Il a adoré et m'a fait une remarque intéressante : Dagon est également une série B totalement assumée et cela explique certains trucs : Barbara se mettant à faire du kung-fu, Paul et sa réplique "foireuse" ("2 possibilités..."), le bidon d'essence "grande capacité", et d'une manière générale tout les traits d'humour parcemés dans le film. Et du coup, ça peut expliquer pourquoi certains sont déçus par ce film, et c'est compréhensible : Lovecraft ne laissait pas beaucoup de place à l'humour dans ses textes cthuliens.
Dagon
■ upshaw 25/03/2004
C' est un vrai nanar comme on les aime mais en plus, celui là il est trois étoiles.
D' accord avec les autres critiques: le village et ses habitants sont très réussis. Le seul point noir avec ces productions fidèles à l'oeuvre, c'est qu'un fan averti n' a aucune surprise MAIS c'est suffisamment rare, ce genre de film, pour qu'on prenne un pied immense en les yeutant.
Excellent !!!
■ Zool 20/03/2004
J'ai enfin vu le film, et je le classe d'emblée dans le trio de tête des films les plus Lovecraftiens, mes préférés étant alors dans l'ordre:
1- The Thing (lovecraftien en diable !)
2- Dagon
3- L'Antre de la Folie
L'ambiance glauque de la ville maudite est bien restituée, les effets spéciaux pas si mal (en regard du peu de moyens... La scène d'écorchage étant particulièrement gore et monstrueusement "crédible"...), et les acteurs pas mauvais (même si l'acteur principal en fait parfois un peu trop !); il est vrai par contre que le doublage Français n'est pas toujours excellent (ça manque parfois de conviction...), mais dans ce cas regardez-le plutôt en VO (ayant vu les 2, il est vrai que je préfère la VO.
Après, c'est sûr qu'on est pas face à un chef d'oeuvre du 7ème art, mais c'est loin d'être un Nanar (un Nanar pour moi, ce sont des MERDES comme: Ghôst of Mars, Desperado-2, Chapeau melon & bottes de cuir... Des films qui me donnent envie de sortir au bout de 10min...).
Les fans de Lovecraft ne peuvent passer à coté de ce petit bijou d'horreur, à voir au même titre que The Thing ou L'Antre de la Folie...
Excusez moi si je dérange
■ Didier 27/10/2003
Les avis sont plutôt partagés et moi je pencherais dans le sens du Nanar de première. Certes les profonds cthulhuesques m'ont fait verdir mais c'est devant le lamentable des effets spéciaux et de la direction d'acteur (quels acteurs ? Bon d'accord tout le monde n'est pas Sean Penn), les villageois sont pitoyables et même le héros arrive à nous faire rire (involontairement). Le manque de moyen est évident et quoiqu'en dise le critique en chef ce n'est certainement pas un chef d'oeuvre du film d'horreur (Carpenter en en montrant moins insinue beaucoup mieux l'horreur dans son sublissime The Thing). De plus le "rebondissement" de la fin me rappelle trop la Guerre des Etoiles pour ne pas prêter au moins à sourire...

Bon reste que le village est parfait (beau travail de repérage je dois l'avouer) et l'ambiance des scènes du départ quand Barbara découvre les curieux habitants est là très réussie (mais la scène est bien courte). La scène dans les bas fonds où la secte officie est intéressante. Reste que représenter Dagon en calamar géant, ça ne le fait absolument pas... D'autres aberrations viennent renforcer l'idée que le scénariste ne devrait pas écrire sous acide...

Donc au total, je dirais que ce film est à voir (louez le et passez en accéléré tout ce qui n'est pas "cthulhien") pour l'atmosphère du village de pêcheurs pervertis mais qu'il ne restera pas dans les annales de l'histoire du cinéma.
Compléments
■ Raff 03/10/2003
Bon, j'aimerais ajouter, concernant mon avis — et je crois que ça concerne les avis très positifs que l'on peut lire — plusieurs choses :

. c'est l'opinion très enthousiaste de connaisseurs de Lovecraft, qui aiment ce film parce qu'ils retrouvent ce qu'ils ont lu
. pour ma part, j'ai vu ce film en anglais, et cette version est nettement meilleure que la française — j'en ai supporté les deux premières minutes seulement, car le doublage est assez plat (ou la traduction ?)
. c'est vrai que je ne le conseillerais pas à ma famille :D ou à des gens qui ne sont pas des inconditionnels de Lovecraft...

Vala... ceci devrait expliquer à mon sens les divergences d'avis extrêmement fortes, et relativiser mon point de vue... ;)
Film innomable ;)) !
■ Nyarlathotep 01/10/2003
Abominable, inhumain, innomable, épouvantable ...
bref ... Lovecraftien ...

Le film monte crescendo jusqu'à l'exploion finale !
Où il découvre son père ! Qui s'avère être un monstre Cthulien !!! Epatant !

Un excellent film malgré l'absence d'effets spéciaux !
ca sent le poisson avarié
■ aoum 22/09/2003
Heu .... sérieusement la plupart d'entre vous ont aimé ! Franchement je n'ai pas accroché du tout .
C'était tout simplement un gros navet, il ne suffit pas d'estampiller cthulhu sur le film , ou plutôt ici dagon pour qu'il soit bon.
A éviter par tous ceux qui tiennent à leur fragile santé mentale !
Tentacule moisi
■ samy 22/09/2003
Houlala quitte à me faire lincher autant que je sois dans mon droit :
- Suspens navrant
- Pauvres acteurs qui interprétent des personnages si creux!
- Y'a des clichés gros comme les fesses de Cthulhu

Bon...de toute façon vous ne m'aurez jamais vivant hahahaha...(samy ce jette dans un abîme sans fond, jurant dans un language étrange : i'll be back!!)
Sous le charme...
■ The Servant 28/07/2003
... et sous le choc ! J'en sors à l'instant et j'ai du mal à croire que je viens enfin d'assister à un spectacle vraiment cthulhien ! Innsmouth, ou plutôt Inboca, est plus vraie que nature ! Et si la production n'a sans doute pas bénéficié des budgets pharaoniques du cinéma hollywoodien, le réalisateur a su tirer son épingle du jeu avec un sacré brio. Il a même réussi à me faire sursauter à plusieurs reprises ! Et ça c'est ma "jauge" personnelle de la qualité d'un film "indicible"...
pas aimé
■ niCO 19/07/2003
Je l'ai vu avec ma douce moitié. Une fois le film terminé nous nous sommes regardés et je me suis excusé auprès d'elle de lui avoir fait voir ca. Comme c'est ma femme et qu'elle m'aime, elle m'a gentiement pardonné.

Je trouve que les acteurs et les dialogues sont catastrophiques. Résultat : je ne suis pas entré dans le film et j'ai détesté.

Mention spéciale au moment où le héros gueule un truc dans le genre "J'en ai rien à foutre de nager dans l'océan avec votre putain de queue de poisson à la con". Désopilant et navrant... on croirait entendre Ash dans Evil Dead sauf que n'est pas Bruce Campbell qui veut.
On l'attendait...
■ Pee Ash 19/07/2003
... et on est pas déçu !
Enfin un film Cthulhien à la hauteur de nos espérances ! A voir et à revoir sans se lasser; tout y est, et rien n'est en trop. Bravo au scénariste Paoli et au réalisateur Gordon, c'est vraiment du très bon travail compte tenu des facteurs contraignants des petites productions indépendantes.
2 posibilités...
■ Fab 17/07/2003
...soit vous courez aller voir le film, soit vous aurez droit à une visite de sectateur !! :) Plus sérieusement, Dagon est un film à marquer d'une pierre blanche. D'une part son ambiance est lovecraftienne (la ville est terrible !!), ensuite, les comédiens sont tous excellent, Francisco Rabal en tête dans son rôle de vagabond alcoolique à l'accent anglais incompréhensible. D'autre part le scénario, qui reste fidèle à l'esprit de la nouvelle, est riche en rebondissements et ce jusqu'à la dernière minute. Les Profonds, même s'il sont différent de ce qu'on a l'habitude de voir, sont tous originaux (il y en a même qui a une tête que vous reconnaitrez). Autre point non signalé jusqu'à présent : la musique, très peu présente mais excellente, avec notamment un choeur scandant le "Iä, Iä...". En bref, même si certains effets spéciaux sont "douteux", la réalisaition est excellente, est achève de faire de Dagon LA référence en matière de film Cthulien. Donc, regardez le !! ou sinon !!! :)
Lovecraft est là !
■ Vonv 16/07/2003
Je suis complètement d'accord avec Raff. Venant de voir ce film : il est mythique et devrait être vu par tout fan de Lovecraft.

L'ambiance est terrible, glauque et humide à souhait. Sans trop en montrer, tout est suggéré comme dans une nouvelle du maître. Les dégénrescences de la population sont un régal de boitillement, de glougloutements, d'yeux exhorbités et autres.
On suit le héros avec la peur au ventre, perdu comme lui dans une ville monstrueuse et pervertie.

Les effets spéciaux et les costumes sont crédibles et assez dérangeants.

Perso j'ai préféré les 3 premiers quarts du film à la fin... mais rien qu'à entendre un Ia Ia Cthulhu... un régaaaal :)
Dagon
■ Philippe 01/07/2003
Un très bon film qui reprend l'ambiance lovecraftienne dans le respect des règles de l'art.
Rêves de Profonds
■ Raff
Terrible !!! un film dense, à l'atmosphère humide et poisseuse — profoneuse, pourrait-on dire —, où tout met le spectateur mal à l'aise.

Bien sûr, comme dans tout film, il faut accepter d'entrer dans le jeu, car la liberté d'imagination que donne la lecture des nouvelles permet à chacun d'imaginer les Profonds comme il le souhaite. On peut ne pas aimer la vision du réalisateur.

Toujours est-il que que le film saura prendre dans ses filets tout spectateur consentant, le malmener jusqu'à la révélation suprême, le faire entrer enfin visuellement dans une ville et un thème qui demeure à mes yeux l'une des plus grandes réussite de Lovecraft.

C'est que l'on prend le plus grand plaisir à décrypter les éléments lovecraftiens du film, agréablement étonné de se trouver REELLEMENT dans une nouvelle Innsmouth, surpris par l'agencement nouveau de certains faits, par l'imbrication de plusieurs nouvelles, par la richesse imaginative du réalisateur, qui a su trouver une grande variété dans la démarche et l'apparence des Profonds, jusqu'à celui qui se déplace en se traînant à la force de ses bras.

Tout y est !!! on serait tenté de dire que rien ne manque !!! Il y en a même plus ! — plus que ce que l'on... souhaiterait trouver...

Alors si les rêves profonds du Grand Cthulhu vous hantent, si vous êtes en manque d'inspiration, si vous revez de *vivre* un... retour... à Innsmouth, jetez-vous sur ce film dont vous sortirez difficilement indemne !
L'Appel de Cthulhu 7e Édition est copyright © 1981, 1983, 1992, 1993, 1995, 1998, 1999, 2001, 2004, 2005, 2015 de Chaosium Inc.; tous droits réservés. L'Appel de Cthulhu est publié par Chaosium Inc. « Chaosium Inc. » et « L'Appel de Cthulhu » sont des marques déposées de Chaosium Inc. Édition française par Edge Entertainment.
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