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Gaslight : des conseils ? | ||
Shindranelle 25.05.2015 | Après avoir achevé 8 ans de campagne dans les années 20, j'ai une folle envie de m'attaquer à une nouvelle époque, et suite à un énorme coup de cœur pour la série « Penny Dreadful » j'ai choisi de tester Cthulhu 1890. J'ai écouté les deux poulpcast sur le sujet, et ai commencé à lire les suppléments parus pour cette période, mais j'aimerais avoir l'avis de Gardiens ayant déjà maîtrisé cette période, pour savoir s'il y a des choses que vous jugez vraiment importantes. Je cherche vraiment à obtenir une ambiance différente de celle des années 20, et si vous avez des conseils pour cela je vous en serais plus que reconnaissant ! En plus de cela, j'aimerais beaucoup jouer la carte du « surnaturel quasi-absent ». D'après vous, est-ce viable ? J'aimerais vraiment voir la réaction de mes joueurs, habitués à croiser du poulpe à chaque scénario, dans un monde où toutes les sectes n'invoquent pas des Horreurs Innommables Avec Trop De Bras dans leurs caves. J'ai tendance à penser qu'en jouant plus sur les intrigues, la folie humaine et en gardant le Mythe en élément « exceptionnel » chaque apparition de Nyarly et consorts n'en sera que plus marquante. Ho, et au passage... Je remarque qu'il n'y a pas de section du forum « Cthulhu 1890 ». Cette période serait-elle dénigrée par la TOCteam ? | |
Heganle 25.05.2015 | Je vais axer en France années 1908 / 1914 plutôt, car l'ambiance "Belle Epoque" est très propice aux délires "surnaturels" (avec ou sans morceaux de Mythe dedans, d'ailleurs) ou simplement étranges (genre Tardi, Adèle Blanc Sec). Quant à la section sur le TOC, je ne saurai que dire .... | |
Groningle 17.07.2015 | Je trouve, également, les années 1890, inspirantes. Cependant, j'avoue ne pas être un grand créateur de scénario... Je pense qu'il doit être possible de créer une histoire qui part sur un cas classique (quelqu'un à retrouver ou une affaire de meurtre à résoudre) et de laisser croire aux joueurs que la partie se bornera à résoudre l'énigme, puis de sortir de son chapeau, en fin de partie, une divinité ou une horreur innommable quelconque. Je te conseille juste deux livres vraiment sympas, de déroulant aux USA fin du 19ème siècle. On peut dire qu'il s'agit de classiques, mais si tu ne les a pas lus, je te conseille de le faire, il s'agit des deux livres de Caleb CARR "L'ALIENISTE" et "L'ANGE DES TENEBRES". Ces deux livres décrivent très bien l'époque et tu trouveras des PNJ clé en main pour tes futurs scénarios. groning | |
Humble et omn.le 17.07.2015 | (Humble et Omniscient)Il y a une section scénario 1890 sur TOC ou j'ai fait une modeste contribution | |
Shindranelle 01.09.2015 | Groning, je vais jeter un œil à ces deux romans dès que possible. Dans la catégorie "inspirations", je suis aussi tombé sur la série des "Charlotte et Thomas Pitt", par Anne Perry (des enquêtes dans l'Angleterre victorienne, en particulier dans la bonne société). Humble et Omniscient, je faisais réferrence à une section "forum" plus qu'à la section générale sur TOC. Et j'ai lu ton scénario, en effet (très sympa, et je suis impressionné par la quantité d'aides de jeu que tu as intégré dans l'archive ) Sinon, j'ai finalement testé quelques parties dans cette époque. Le principal problème que j'ai eu a été de former un groupe soudé, qui ne se disperse pas toutes les deux minutes. En effet, mes gentlemen alternent entre enquête et obligations familiales/professionnelles/sociales, tandis que les personnages des classes inférieures sont libres presque en permanence. De ce fait, ils ont tendance à partir bien plus souvent en partie solo, ce qui ralentit le rythme de jeu. Pour régler ça, j'envisage de diviser les journées en deux sections: une, le soir, où les PJ enquêtent ensemble et peuvent échanger leurs informations, et une, plus rapide, où ils font des recherches "de fond", qui leur prennent des heures. Ça évitera d'avoir à perdre une partie du groupe à la bibliothèque pendant des heures pendant que le reste rencontre les Horreurs Cosmiques Venues De Chez Nyarly. La gestion des classes sociales me pose aussi un petit problème, pour le moment (c'est un des éléments que je veux mettre au coeur du jeu, pourtant), en grande partie parce que j'ai du mal à voir exactement comment un roturier, par exemple, réagira face à un aristocrate en train de fouiller son taudis à la recherche de livres occultes. Mais bon, en révisant les rapports entre les différentes classes ça devrait finir par passer. | |
Shubbyle 05.11.2015 | Shindranel a dit... Les classes sociales c'est le seul truc qui me bloque grave sur cet univers & qui me fait préférer les 20's US. En gros, on peut la jouer de gauche (anarchistes colériques, pauvres de l'east end) ou de droite (on fume le cigare au club en ricanant sur sa soubrette). Mélanger les deux avec des pjs opposés ça peut être marrant mais génère des séparations de groupes + fréquentes. La gestion des classes sociales me pose aussi un petit problème, pour le moment (c'est un des éléments que je veux mettre au coeur du jeu, pourtant), en grande partie parce que j'ai du mal à voir exactement comment un roturier, par exemple, réagira face à un aristocrate en train de fouiller son taudis à la recherche de livres occultes. Mais bon, en révisant les rapports entre les différentes classes ça devrait finir par passer. Perso je priorise le cliché, à savoir le point de vue aristo que l'on connait à travers les romans classiques. Le club, donc, mais ça peut très vite devenir puant. Exisent qq scénarios passionnants. D'autres posts sur les '90 existent sur toc je crois. "Nous verrons plus tard." | |
Heganle 06.11.2015 | Bien sûr cela concerne la France, mais devrait pouvoir être transposé au Royaume-Uni. Enfin c'est mon (petit) avis. | |
Olivier111le 06.11.2015 | Toute la difficulté est que les années 30, bien qu'exotique de note point de vue, reflètent déjà une société moderne. Les grandes inventions, les grand mouvements sociaux, les grandes idéologies sont deja présentes ou en germe. La société Victorienne, est structuralement différente. Note: toute explication d'une société est forcément réductrice. Celle qui va suivre ne prétend pas faire le tour du sujet, ou être parfaitement juste.NDLR. C'est bien sûr une société capitaliste et libérale, mais aussi une société d'ancien régime. Les individus sont des Sujets (auxquels sont attachés des droits et des obligations liés à leur place dans la société), et non des Citoyens au sens républicains. En France, nous savons qu'il y a des classes sociales, mais l'illusion républicaine est censée nous rendre tous égaux. Cela n'a aucun sens pour un Victorien classique. Les individus SONT différents, et il est vain et stupide de vouloir le nier. Ainsi, dans les colonies Britanniques, on n'investit pas dans le changement social. On supprime ce qui est trop insupportable pour les mœurs britannique. Pour le reste, "gérez votre pays comme vous l'avez toujours fait, avec nous à votre tête". En effet, les Sujets Britanniques ne sont pas censés s'assimiler (modèle français) mais s'agréger en communautés faciles à contrôler. Les Anglais ont toujours été des pragmatiques. Ce peuple de marin donne une grande importance à ce qui fonctionne, à ce qui est contrôlable, et aux façons de le contrôler effectivement. Aussi les classes sociales et les communautés ne sont non seulement pas seulement très visibles, mais encouragés... dans la mesure ou leur particularisme est fidèle à la couronne. La culture française tend à avoir des modèles uniques valables pour toute la société. La culture Victorienne tend à avoir une culture, une littérature, une éducation...différente pour chaque classe sociale L'important n'étant pas l'égalité, mais de trouver une juste place dans l'ordre social. Le citoyen Victorien se trouve donc dans une double obligation aux conséquences intéressantes: - respecter au maximum les codes de sa classe, de sa communauté, pour être bien intégré. - se distinguer au maximum pour échapper à l'écrasement social. Cela n'est sans doute pas étrangé à la fameuse 'originalité' britanique, et à leur fameux sens de la mode masculine.(façon de se distinguer sans trop de danger) Une autre différence de fond. Bien sûr, la France et l'Angleterre sotn tous deux de culture chrétienne, ce qui structure leur pensée collective. Mais il y a une grande différence entre les conséquences inférées par la pensée catholique et la pensée protestante. Les cultures sous dominance principalement catholiques ont tendance à penser que dans le fond, les individus sont égaux (devant Dieu), mais que le Bien et le Mal ne se décide pas (les normes devraient être universelles) (to be continued) | |
Olivier111le 06.11.2015 | ...mais que les individus sont inégaux devant Dieu (et donc dans la société). Il y a les Elus ... et les autres. On reconnait les Elus de façon très simple. Ils sont bien nés, et/ou ils ont réussi dans le vie, signe de distinction de Dieu. (Lecture assez littérale de l'Ancien Testament par les libéraux, ainsi que l'a souligné Max Weber) Paradoxalement , cela donne à la fois une société très conservatrice et très compétitrice. Très dure, aussi. Car si on admet que des individus exceptionnels peuvent transcender les normes sociales, on pense également que ceux qui chutent ont du faire quelque chose pour le mériter. Bien sûr, c'est plus une pensée implicite qu'un principe, mais on pourrait dire que la société Victorienne toute entière est implicite: prenons à titre d'exemple la Constitution anglaise...qui existe, qui est appliquée, amendée...qui n'a jamais été écrite. Il y a une autre différence entre le Libéralisme Anglais et le notre. Tous deux ont bien sûr détruis et remodelés la société d'Ancien Régime pour permettre un contrôle et un profit supérieur en parlant d’intérêt général.(ce qui a permis dans les deux cas une révolution industrielle). La révolution Française a bien sûr détruis les privilèges des aristocrates, mais surtout ceux du Peuple (protection des corporations, droits des communes, prix minimum des denrées alimentaires...). Il n'y a aucun intermédiaire reconnu par la loi entre le Peuple et son Etat. La loi Française déteste (officiellement) les Lobbies et les représentants communautaires. Au contraire le Libéralisme à l'Anglaise s'appuie sur ces intermédiaires. Ces derniers sont écoutés, à l'occasion honorés, et bien sûr on attend d'eux qu'ils aident à maintenir tranquille et productive leur communauté... (pragmatisme à l'anglaise). Pour comprendre ce qui apparait à nos yeux comme une sorte de marché de dupes, il faut bien comprendre la tradition de relative autonomie dont jouissent traditionnellement les communautés anglaises. Un exemple, les communes paysannes anglaises traditionnelles Les communes paysannes (To be continued) | |
Olivier111le 07.11.2015 | ||