| Glaaki, petit joueur ? :) |
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Cyriaque
 
le 17.07.2010
à 19:35 | Bonjour à tous, je souhaite enfin me lancer dans mon premier scénario en utilisant celui d'Arnaud Codeville, le naturum demento.
Il semble sympa à jouer mais une chose m'obsède, l'histoire qui précède l'arrivée des personnages des joueurs est un peu énorme quand même.
En effet l'archéologue Noby (PnJ du départ) a fait la découverte du livre I des révélations de Glaaki... en Allemagne.
Il s'en va s'installer au calme avec sa femme pour pouvoir le traduire et part ... en Angleterre, dans la vallée de la Severn, à quelques centaines de mètres du lac où vit Glaaki mais Noby ne le sait pas. C'est vraiment pas de bol pauvre gars:)
Je pense changer ce début d'histoire légèrement mais la question que je me pose est la suivante :
d'après les règles du livre de base, Glaaki se trouve bien dans le lac de la Severn et peut suggérer par des rêves émis aux joueurs avec 75% de chances d'y parvenir de le rejoindre au lac. Cependant il a 5% de malus par kilomètre séparant le personnage du lac. Donc n'importe qui lisant les révélations de Glaaki volume I et se trouvant à plus de 30 km du lac n'a rien à craindre ? Un personnage peut tranquillement faire une lecture publique du bouquin à une conférence à Arkham ou New York, rien ne pourra les atteindre ?
T'es tout pti Glaaki, hoouuuuu :) |
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Humphrey b
le 17.07.2010
à 19:49 | Déjà, une remarque générale : ne te sens jamais bloqué par ce genre de point de règle. Les pouvoirs des Grands Anciens, leur influence, ne sont limités que par ce que tu décides.
Mais concernant Glaaki en particulier, le pouvoir de rêves attractifs que tu cites peut affecter n'importe qui, même n'ayant pas lu les révélations... Par conséquent, il vaut mieux qu'il soit très limité dans sa portée, sinon il y a longtemps que toute l'Angleterre aurait été faire la bise à l'Habitant du Lac ! Encore que, maintenant que j'y pense... vous ne trouvez pas que le prince Charles a une démarche un peu rigide ??? 
Concernant les Révélations, il faut considérer que ce livre lie son lecteur à Glaaki (quelque soit la distance) et le conduit petit à petit plus près du Dieu... |
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Cyriaque
le 17.07.2010
à 19:55 | Merci beaucoup pour ta réponse rapide l'ami !
C'est vrai qu'au départ, on ose pas trop s'écarter de la bible qu'est le livre de base de peur de commettre une erreur d'appréciation. Mais il est vrai qu'un peu de liberté et d'imagination ne peuvent pas faire de mal :)
Encore merci !
ps : tout à fait d'accord pour le prince Charles :) |
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Dri
le 18.07.2010
à 06:20 | Glaaki est un de mes préférés.
Personnellement, je l'interprète comme une divinité aux frontières des Contrées du Rêve et du monde de l'éveil. C'est parce qu'il est à l'intersection des deux mondes que sa puissance parait moindre. Comparé à un Cthulhu qui donne des cauchemars monstrueux à tous les êtres humains mentalement fragiles pendant des mois, la portée de 30km autour du lac parait certes minable.
Mais Glaaki est lui aussi une sorte de dormeur. Il faut abandonner le raisonnement logique et se laisser bercer par la voie/voix poétique de l'imaginaire. L'eau est dormante, le lac est une réserve profonde, mystérieuse et fascinante. Comme lorsqu'on regarde dans le vide, se contempler dans un lac donne envie d'y tomber et de se noyer (pourquoi y a-t-il des garde-fou au bord des gouffres? Parce que le vertige n'est pas la peur de tomber, mais l'angoisse d'une envie de tomber). Il y a la double-frontière du monde éveillé et du monde des rêves, de la vie et de la mort, séparés par la finesse d'une pellicule d'eau.
C'est à cette abysse de néant qu'il faut comparer Glaaki. Un néant métaphysique enfoui sous l'eau dormante, l'indescriptible attrait morbide, l'angoisse et la fascination de la mort. C'est par cette vision que j'explique le fait que Glaaki attire les vivants et en fasse des esclaves mort-vivants.
Une divinité qui, si tu navigues sur la poétique de l'eau qui noie, d'Ophélie à Narcisse, se révèle particulièrement troublante. |
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Humphrey b
le 18.07.2010
à 11:29 | Dri, ton interprétation est excellente 
Lors de mes premiers contacts avec l'AdC dans ma jeunesse (au siècle dernier  ), Glaaki était un grand ancien que je trouvais ridicule : qu'est-ce que c'est que ce hérisson géant qui fabrique des morts-vivants ? Avec une certaine maturité rôlistique, je recherche de plus en plus ce genre d'interprétations "métaphysiques" du mythe, à la manière de ce qu'on trouve dans les suppléments Delta Green. La rivalité Glaaki / Y'Gonolac, développée dans Eyes Only, en est un exemple. Ton interprétation en est un autre. C'est vraiment formidable la variété de lectures que permet le mythe, quand même... |
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Cyriaque
le 18.07.2010
à 20:43 | Très intéressant à lire tout cela mais j'ai du mal effectivement, comme le soulignait Humphrey, à trouver chez Glaaki une véritable motivation ou une quelconque interprétation aussi intéressante que la tienne. C'est vrai que les morts-vivants qu'il conçoit à partir des gens qu'il attire à lui rendent la chose beaucoup moins ... poétique. D'autant que ces morts vivants ne sont voués qu'à la destruction de ce qu'ils croisent et ne semblent pas avoir un usage quelconque autre pour leur maître.
Ses victimes avaient-elles un attrait pour la mort de leur vivant ? Rien ne semble l'indiquer. Glaaki semble plus jouer sur la chance de capturer des malheureux présents par le plus grand des hasards près du lac, quels qu'ils soient, qu'être un catalyseur de ceux dont l'âme est dans la tourmente et qui recherchent malgré eux à se confronter à leur propre mort, même imaginée.
Par contre j'ai du mal à comprendre ce qu'est Y'Gonolac, pourriez-vous me l'expliquer s'il vous plaît ?
Il est présent dans les livres des Révélations de Glaaki mais j'ai du mal à percevoir ce que c'est, j'ai d'abord cru à une autre appellation de Glaaki. |
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Vilk
le 18.07.2010
à 22:49 | Après l'excellente intervention de Dri (je trouve cette démarche consistant à mettre les choses en perspective et à sortir d'un cadre éminemment enrichissante) j'apporte ma modeste contribution en essayant de répondre à ta dernière question: à savoir, le lien entre Glaaki et ses victimes.
Selon les traditions, la symbolique du lac est assez riche. Pour les gaulois les lacs sont les demeures des dieux et ils jetaient dans leurs eaux des offrandes (or, argent, trophées de victoires). En extrapolant un brin, on peut supposer que certaines tribus procédaient de la sorte avec des sacrifices humains (les zombies sont "mis à disposition" des sectateurs par Glaaki pour servir leurs ambitions militaires par exemple) Les victimes sont donc recrutées/capturées. Ce postulat peut être décliné à travers les époques jusqu'à Delta Green par exemple...
Plus intéressante à mon avis, est la présentation du lac comme le symbole des paradis illusoires (palais de diamant, de cristal d'où surgissent nymphes, fées...) et qui attirent les humains dans la mort.
a ce titre, ce qui pousse les victimes vers le lac peut être leur désir de richesse ou leur imagination exaltée, ou plus pernicieux, leur dépendance envers les paradis artificiels (on peut supposer que Glaaki attire à lui des consommateurs de drogue en les contactant via des hallucinations) Glaaki devient ainsi une sorte de métaphore de l'addiction, ce qui l'intéresse dans l'histoire n'étant pas le fait de "fabriquer des zombies", car cela n'est que la conséquence de son influence, mais bel et bien de se repaitre de la déchéance de ses proies.
Enfin, le lac est également un miroir et l'une des utilisation des miroirs fût la "spéculation": l'observation du ciel et du mouvement des étoiles. Cet aspect "astrologique" est hautement cthulien, et peut amener deux interprétations:
- quand la bonne configuration astrales se reflète/reflètera dans le lac de Glaaki, ses pouvoirs sont multipliés.
- les personnes attirées vers le lac ont toutes le même "thème astral" et sont condamnées car elles portent la marque du dieu...
Voila,c'étaient juste quelques considérations personnelles sur ce débat de haute tenue!  l'ombre est sur nous... |
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Humphrey b
le 18.07.2010
à 23:20 | Cyriaque a dit...
Par contre j'ai du mal à comprendre ce qu'est Y'Gonolac, pourriez-vous me l'expliquer s'il vous plaît ?
Il est présent dans les livres des Révélations de Glaaki mais j'ai du mal à percevoir ce que c'est, j'ai d'abord cru à une autre appellation de Glaaki. Y'Gonolac est un Grand Ancien "mineur". Comme Glaaki, il est supposé être enfermé quelque part en Angleterre. Mais comme Glaaki, un lecteur d'un certain tome des Révélations peut être contacté par ce Grand Ancien. Il se met alors à avoir des pulsions malsaines. Puis des sortes de plaies se forment sur son corps, qui ne veulent pas se refermer. A un moment donné, le malheureux découvre que ces plaies sont en fait des bouches. Il est alors devenu Y'Gonolac.
Cependant, pour rebondir sur ce que tu disais, rien n'empêche de faire d'Y'Gonolac un autre nom, ou un autre aspect, de Glaaki. Glaaki cesse alors d'être un hérisson géant au fond d'un lac, et devient alors l'incarnation d'un concept métaphysique : l'attraction morbide pour sa propre mort. Y'Gonolac serait une autre version de cette attraction, plus proche d'un nihilisme radical, à la mode "je ne partirai pas tout seul"... |
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Cyriaque
le 19.07.2010
à 00:44 | Intéressant de vous lire et de voir jusqu'où l'imagination de chacun peut porter. En réalité, nous sommes vraiment libres de développer nos propres conceptions dans la mesure où il ne semble pas y avoir de dogmes véritablement dans la connaissance et l'interprétation des actions des divinités dans Cthulhu.
Le tout est d'être cohérent avec sa propre campagne et de concevoir une logique qui nous est propre dans l'agissement des Grands Anciens et de leurs créatures.
J'ai pris plaisir à vous lire tous, n'hésitez pas à déborder du sujet et me soumettre d'autres réflexions. Je suis amateur de vos idées étant toujours néophyte dans la direction d'une partie. J'essaie en parallèle d'écrire une campagne avec mes propres sources d'inspiration mais un nouveau regard ou des idées extérieures ne peuvent qu'être enrichissantes.
Merci à tous :) |
 
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