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serial killer attitude ...

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Brainkiller

le 02.08.2003
à 13:16

  
quelle origine selon vous du phénomène - assez récent malgré quelques antécédents - des tueurs en série ?
Zool

le 02.08.2003
à 13:53

  
Les Médias !!
Je pense qu'il y en a toujours eu, mais que cela ne se savait pas ou peu... (en effet, bien avant le plus célèbre d'entre eux, Jack l'éventreur, il y avait déjà eu Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, qui de 1432 à 1440 massacra des dizaines, voire même des centaines, d'enfants, voir le très bon site http://www.heresie.com/rais/index.htm )

Le fait de créer une psychose est l'un des moteurs principaux, le tueur en série cherchant souvent à faire parler de lui (ce ne sont généralement pas des "génies" du crime à la Hannibal Lecter, si tant est qu'un esprit aussi malade puisse se voir qualifié de génie...).
Les médias cherchant désormais à tout prix à faire du sensationnalisme, c'est un vecteur de reconnaissance inespéré pour ces psychopathes...

Ceci est une début de piste, mais je ne suis ni psychologue, ni psychiatre...

Le JdR c'est bien, en abuser, ça craint (Mireille Dumas ?...)

Inspecteur pi

le 03.08.2003
à 19:19

  
Tout d'abord il est nécessaire de préciser ta question en essayant de savoir ce que tu appelles un tueur en série. En effet sous ce vocable les médias et beaucoup de monde range une personne qui en tue beaucoup d'autres.
D'entrée il faut distinguer deux types de tueur : le psychotique et le pervers.

Le psychotique est en général un paranoïaque qui , emporté par son délire, décide de passer à l'acte en faisant un carton dans un lieu bondé. Ce choix est lié à leur personnalité
( narcissique, orgueil extrême ) et leur permet d'atteindre la notoriété qu'ils estiment leur. Ou bien ils se vengent de la société qui ne leur a pas accordé ce à quoi ils s'attendaient ( trés fort sentiment de n'être aimé par personne, voire haï par tout le monde ).

Le schizophrène étant le plus souvent totalement désorganisé fait "moins de victimes" car son geste fou n'est pas prémédité( contrairement au paranoïaque).

Le serial killer ( comme dans le silence des agneaux ) est un pervers sexuel : il est totalement responsable de ses actes qu'il planifie , prémédite, même s'il peut être sujet à des impulsions meurtrières qu'il est tout à fait capable de maîtriser. Il ne le fera pas pour la simple raison qu'il n'a aucun sens moral. S'il tue c'est pour le plaisir sexuel et mégalomaniaque qu'il en retire. Le fait que l'on parle de lui rajoute à son plaisir de voir souffrir les autres.

Je ne pense pas que ce dernier type de tueur soit un phénomène récent : ama on en parle plus aujourd'hui parce qu'on les attrappe et qu'ils apportent aux médias du sensationnel. Y en a-t-il plus qu'avant ? Difficile à dire.
Par contre les tueurs psychotiques dont j'ai parlé plus haut eux sont un phénomène plus récent : sophistication des armes qui leur permet de faire plus de dégâts et surtout rôle des médias qui en parlant de ces crimes sont une source d'inspiration pour les autres psychotiques susceptibles de passer à l'acte...
Je crains de ne pas avoir répondu à ta question

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Brainkiller

le 05.08.2003
à 23:17

  
au moins t'as fait avancer le débat.
à mon sens le rôle des médias est fondamental. il suffit de regarder pour l'un des derniers serials killers, le sniper qui shootait n'importe qui. il dialoguait, il jouissait de son acte via, grâce aux médias. un peu comme le terrorisme - sans la diffusion, la majoration de la panique par les médias, le terrorisme tel que nous le connaissons - même les deux tours !!! - n'aurait pas l'impact disproportionné - comparé finalement aux faibles dégats quantitatifs. quelque part, les bombardements sur dresde ont eu moins d'effets sur le moral de la population allemande que l'attentat du wtc sur la population américaine. donc les médias en tant qu'amplificateurs. mais en tant que cause?
un manque de morale? ce que nietszche aurait nommé le nihilisme?
Brainkiller

le 05.08.2003
à 23:24

  
ah oui je relis ton message. pas du tout d'accord avec toi sur la classification. la clinique psychiatrique discerne psychose et névrose. la shizophrénie est une psychose, caractérisée par la dissociation - perte d'unité du moi. la paranoia est elle aussi une psychose - obsession du sujet par un harcèlement fictif, qui peut être clairement délirant - les alies me mangent avec des ondes telluriques - ou proche de la réalité - ma femme me trompe et veut me tuer, d'ailleurs le voisin et mon patron sont dans le coup, et vous?.
et d'autre part. sont ils fous? un dutroux est il fou? pourtant c'est un tueur en série. et allègre? et l'assassin de l'yonne?
et si les considéraient comme fous n'était pas plutôt une sécurité pour nos bonnes consciences ?
Inspecteur pi

le 06.08.2003
à 17:06

  
Désolé mais je suis totalement d'accord avec la classification que j'ai fourni mais il m'a fallu faire "court" pour pouvoir poster sur le forum.
Alors effectivement la clinique psychiatrique discerne psychoses ( schizophrénie, 1% de la population française, délire hallucinatoires chroniques appelés fréquemment paranoïa, et autres troubles psychotiques ) et névroses mais également troubles de la personnalité, troubles de l'humeur, troubles sexuels, etc...
Un malade peut être atteint d'un ou plusieurs de ces troubles.
J'aimerai souligner au passage la qualité de Cthulhu d20 pour le passage qu'il consacre à la santé mentale qui a de toute évidence était fait par quelqu'un qui a ouvert des livres de psychiatrie.Il en donne un résumé trés bien fait qui évite autant que possible le caricatural.

La schizophrénie est constituée ( et se diagnostique sur ) d'un trépied dissociation du moi, troubles cognitifs et troubles affectifs.

La paranoïa est ,elle, une maladie du raisonnement qui , si elle est évolutive, commence dans un domaine de la vie du sujet et qui progressivement va envahir la totalité de cette vie. Mais elle peut se manifester brutalement avec quelqu'un qui reçoit l'illumination divine et qui se doit d'apporter la bonne parole. Ce peut être aussi l'érotomane persuadé(e) que la personne qui l'a croisé(e) est amoureuse d'elle et qui valler de dépit amoureux en dépit amoureux. Le risque majeur dans la paranoïa est le passage à l'acte violent.

Si quelqu'un est intéressé par tout cela et veut approfondir il peut consulter le DSMIV , ouvrage psychiatrique de référence.
Juste un conseil : tôt ou tard on (se) reconnaît (quelqu'un) : cela ne veut pas dire que la personne en question est malade mais que la psychiatrie est une spécialité médicale difficile et que le diagnostic des maladies mentales est à réserver aux médecins...

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Inspecteur pi

le 06.08.2003
à 17:19

  
Je continue à répondre à tes posts brainkiller.

Le nihilisme est une philosophie(?) qui soutient que toutes les valeurs se valent. Le nihilisme découle en cela du cynisme de Diogène mais là où le cynisme était provocateur et invitait à la réflexion sur soi-même, il n'y a rien de tel dans le nihilisme : à quoi bon réfléchir, avoir une démarche critique puisque par définition cela ne sert à rien. Une des conséquences du nihilisme au pouvoir c'est le nazisme mais aussi la barbarie des khmers rouges.

On est là dans un phénomène collectif qui dépasse de loin le problème des serial killers.
Peut-être sont-ils nihilistes peut-être pas
c'est du domaine de l'opinion. Ils ont le droit après tout d'avoir le leur.

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Inspecteur pi

le 06.08.2003
à 17:40

  
Comme je l'expliquais dans mon premier post les serial killers sont des pervers, pas des fous, des pervers. Ils ont une sexualité déviante et des troubles de la personnalté qui en font des personnes amorales. Leur fonction cognitive et leur raisonnement n'étant pas altérés ils perpetrent ( ça existe ce mot?) leurs crimes en parfaite connaissance de cause : ils sont donc responsables de leurs actes et ne sont pas fous.
Vis-à-vis de la société se sont des déviants, des marginaux mais tous les marginaux sont-ils pour autant des criminels ou des fous ?
Certainement pas.

Les serial killers sont des produits de nos sociétés qui engendrent leur propre marginalité.
Il est plus raisonnable pour tout un chacun de penser qu'ils sont pas finis, "fous" plutôt que de se dire que collectivement nous avons une responsabilité dans leurs crimes en laissant se constituer pareils prédateurs et en refusant d'admettre que tout un chacun ( et surtout soi ) peut commettre le pire. On juge , je pense , toujours plus volontier autrui que soi-même.

Donc comme tu peux le constater brainkiller, nos avis sont trés proches l'un de l'autre

Maintenant il faudrait essayer d'apporter un début de piste à ta question

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Brainkiller

le 06.08.2003
à 19:17

  
désolé, je compte pas réouvrir mon dsm IV dans les ... 70 années qui me restent à vivre - grand optimisme. surtout que pour être honnéte, ça reste le pire bouquin de psychiatrie que j'ai pu ouvrir. cette déviance est je pense traité dans les manuels de psychiatrie sous l'item psychopathie. je les aie plus sous la main, et honnétement je n'ai plus de quoi vérifier à ce jour.
au delà. je vais repréciser ma question. la (re)lecture de dantec - la sirène rouge et villa vortex précisèment, plus les théatres des opérations - m'a conduit à lire que le serial killer est le 'produit' du nihilisme - pris encore une fois dans le sens nietszchéen - actuel. dans la sirène, dantec met face à face les pires aspects de la guerre en ex-yougoslavie,( qu'il jugeait comparable aux crimes nazis durant la 2ème guerre, dans leur aspect matériels et ... moraux), et l'attitude de la principale protagonsite du bouquin (directrice d'une multinationale du snuff movie). plus tard ou dans un autre livre, il estime que ces deux types de comportements sont dus au NIHILISME postmoderne - comme négation de toutes valeurs morales. qu'en pensez vous ?
Brainkiller

le 06.08.2003
à 19:19

  
et question subsidiaire: pensez vous que les cartons type adolescent qui descend tout ce qui bouge dans leur collège puisse découler du même problème ?
Zool

le 06.08.2003
à 19:33

  
Là, Mireille Dumas te dirait que:
1 - c'est à cause du Jeu de Rôle... (et oui, ma p'tite dame, tous des tarés !)
2 - c'est à cause des jeux vidéos (c'est une drogue ma p'tite dame, dites-lui donc de boire, c'est moins dangereux pour la santé ! )
3 - c'est à cause des films violents (surtout Matrix, ils sont tous en cuir !! )

Voilà, c'est mon explication, ele vaut ce qu'elle vaut, mais c'est celle que tu trouveras dans toutes les "bonnes" émissions de "sensibilisation" aux terribles menaces de notre monde moderne (sans aucun doute...)

Le JdR c'est bien, en abuser, ça craint (Mireille Dumas ?...)

Monarkc

le 06.08.2003
à 20:28

  
Tout le monde sait que les jeux de rôles sont la première cause de désordres mentaux chez les jeunes non?

Y'a même eu le film "Mazes and Monsters" avec un jeune inconnu à l'époque du nom de Tom Hanks dans lequel un joueur se suicide et un autre qui a envie de se caster un "levitate" puis sauter en bas du balcon ou je ne sais plus...

C'est vrai quoi quand tu joues un perso longtemps et qu'il se fait tuer...tu as envies te suicider...ou d'aller faire sauter une école!!!

Mais dans l'fond à l'Appel on a pas ce problème les persos ne vivent pas assez longtemps

Le génie de l'incompris se confond souvent à la folie, certaines connaissances entrainent la démence!

Dav' le schol.

le 09.08.2003
à 10:09

  

(Dav' le Scholastique)


j'ouvre une parenthèse dans ce passionnant débat : Gilles de Rais n'a tué personne. c'est une pure invention, une "intox" comme on dirait aujourd'hui montée par l'évèque de nates pour avoir sa peau (et son immense fortune). gilles de rais, maréchal de france et compagnon de jeanne d'arc était peu recommandable certes (il était limite pédophile et pratiquait la sorcellerie et l'alchimie) mais ce n'est pas le monstre abominable décrit dans les légendes.

ita est.
Zool

le 09.08.2003
à 10:41

  
C'est bizarre, mais c'est pas ce que disent le livres d'histoire, et je n'ai jamais entendu parler d'une histoire de machination...
Pour les Templiers, il est prouvé que c'est le résultat d'une machination, mais pour Gilles de Rais, je n'ai jamais rien lu qui démonte l'accusation...

Le JdR c'est bien, en abuser, ça craint (Mireille Dumas ?...)

Raff

le 09.08.2003
à 14:20

  
Quelques remarques en vrac :

- l'inspecteur Pi n'a jamais dit que les schizophrènes n'étaient pas des psychotiques... et ce qu'il dit me semble incontestable
- les tueurs en série sont très rares, et ont toujours existé.
- plus exactement, on distingue en général trois structures de personnalités (à ne pas confondre avec la personnalité — il y a en outre des personnalités de façade, et le DSM IV classifie les personnalités uniquement, en mettant tout sur le même plan... ce qui n'a pas une grande valeur psychiatrique...) :

1) la psychose, dont les trois caractéristiques sont les suivantes :
. le sujet n'est pas conscient de son état
. l'origine est polyfactorielle (à la fois génétique, physiologique, sociale etc…)
. le sujet perd pied par rapport à la réalité, que ce soit en réseau (= envahit toute sa vie) ou en secteur (= sur un point particulier de sa vie)

Les plus connus sont les paranoïaques et les schizophrènes (à ne pas confondre avec des personnalités paranoïaques, que l'on peut rencontrer chez des gens névrosés — on parlera de méfiance exacerbée chez le névrosé, de délire systématisé chez le paranoïque, et le schizophrène peut avoir un délire de persécution illogique et non systématisé).
Chez eux se pose le problème du sens lié aux objets (y compris parents, homme, femme...) dans l'inconscient : le paranoïaque tente de donner du sens... et en donne trop (symboliser l'imaginaire), tandis que le sens est surdéterminé pour le schizophrène (tout fait sens, mais le sens donné aux choses est celui de l'inconscient et non celui du réel). C'est du moins la théorie lacanienne sur la question. Ainsi, pour le schizophrène , tuer une femme avec un couteau signifie autre chose (et ce n'est pas une simple association). La femme EST autre chose et le couteau EST autre chose encore (la signification dépend du cas).
Les lois de leur monde ne sont pas les mêmes : aussi, la question de la culpabilité ne se pose-t-elle pas de la même façon (puisqu'ils ne sont pas conscient, en tant que tel, de ce qu'ils effectuent DANS LA REALITE)

Que le Grand Cthulhic vous croque !!!

Raff

le 09.08.2003
à 14:21

  
2) la perversion, souvent rencontrée dans des familles dites psychogènes, comportant des psychotique : cette structure est une défense contre la psychose. Il n'est pas conscient non plus de son état morbide, mais à la différence de la psychose, il existe chez lui une conscience du réel. Le sujet est généralement comparé à une coquille vide, incapable de sentiments et de culpabilité, et qui nourrit son narcissisme (et lutte contre la dépression ou le risque de décompensation) par la lutte de pouvoir et l'influence qu'il peut avoir sur les gens.
Le pouvoir sur l'autre peut passer par l'humiliation, le harcèlement moral, mais peut, dans de rares cas, passer par la torture et le meurtre, trouvés comme mode de jouir.
A noter la difficulté dans les classifications du serial killer, en raison de tout ceci : psychose ? perversion ? amoralité ? distinguer cela est loin d'être facile.

3) la névrose, pouvant prendre également de multiples formes, et se caractérise en très gros par une problématique inconsciente, qui est un conflit intra-psychique entre désirs et interdits (et non avec la réalité), actualisé dans la vie de tous les jours, parce que certains actes ont une résonance symbolique (à tout objet est attaché, à un moment donné, une signification inconscientes; ces significations sont liées entre elles et ont un sens liés à la structure de personnalité, aux désirs, aux pulsions, aux parents etc…). Il y a culpabilité.

Notez que certains névrosés peuvent verser dans le délire (bouffée délirante aigue) sans que, structurellement, la personnalité soit dans la psychose.

Que le Grand Cthulhic vous croque !!!

Raff

le 09.08.2003
à 14:22

  
Ajoutons à cela entre autres des névroses traumatiques ou actuelles (stress post-traumatique, ou névrose réactionnelle à un événement). C'est le cas dans Cthulhu. Mais attention : n'importe qui ne va pas devenir psychotique ou pervers. Il existe toujours des prédispositions. En ceci, Cthulhu n'est pas réaliste, à moins de créer des traits de personnalités qui donneront une cohérence à... l'involution du personnage...

Enfin, un tueur en série peut faire partie de n'importe quel cas parmi les trois structures évoquées plus haut : par exemple, le paranoïaque qui commet des actes contestables et tue dès qu'il est contesté, le schizophrène pour qui la femme EST autre chose à détruire, le pervers (ou pourquoi pas le névrotique, mais c'est rare :)), qui recherchent un mode de jouir dans le meurtre (puissance pour l'un, accomplissement d'un acte symbolique pour l'autre).

Que le Grand Cthulhic vous croque !!!

Raff

le 12.08.2003
à 13:09

  
Ajouts d'un ami psychologue (merci Greg !) :

plutôt que de tenter une classification (difficile) liée à une pathologie, mieux vaut analyser le tueur en série ainsi : on peut distinguer trois pôles, présents tous trois dans le même individu à des degrés divers :

- pôle psychopathique avec intolérance à la frustration, impulsivité, agressivité, violence... : personnalité anti-sociale, inadaptation aux normes de la société, déviance sociale dans le cadre d'un milieu familial désorganisé (noter que le sociopathe est plus adapté à la société que le psychopathe — il sait un peu différer ses impulsions, à la manière du pervers ; la distinction est subtile et ce terme tend à être moins utilisé)

- pôle pervers : amoralité, insensibilité à la souffrance des autres, manipulation, jouissance de faire franchir les interdits des autres par le fait de ses manipulations (pouvoir sur les autres) — protection contre une ambiance psychogène dans la famille (milieu fermé en général) — mais il s'agit d'un choix malgré tout...

- pôle psychotique, le plus souvent délirant, dont les causes sont biopsychosociales (cf. post précédent, il suffit de découper le mot en 3).

Ce mode d'analyse montre bien la difficulté d'une typologie maîtrisée névrose/psychose/perversion dans ce type de pathologie.

Voilà !!! Comme ça, vous avez les ingrédients pour créer des tueurs en série (une dose de psychopathie, deux doses de perversion, une demi-dose de psychose, mélangez, c'est gagné !)

N.B. quel rapport avec Lovecraft ?

Que le Grand Cthulhic vous croque !!!

Inspecteur pi

le 13.08.2003
à 23:43

  
Je pense que brainkiller voulait faire référence à ces lignes du Maître:

"Ce jour serait facile à déterminer car, à ce moment-là, les hommes seraient devenus semblables aux Grands Anciens : libres, farouches, au-delà du Bien et du Mal, rejetant toute loi morale, s'entre-tuant à grands cris au cours de joyeuses débauches"

Tiens ça c'est une théorie à soumettre à un psy : la responsabilité des Grands Anciens dans la génèse des serial killers. Avant internement définitif s'entend...

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Irma

le 16.08.2003
à 23:43

  
Pour rebondir sur la remarque de Inspecteur Pj,
disons que Nyarlathotep, dont on a dit qu'il pourrait être le "grand capital" a réussi à distribuer de l'argent à tous ceux qui sont mentalement instables et que ceux-ci n'ayant plus que du temps en loisirs (car ils n'ont plus la recherche d'argent comme hobby pour manger ), ils peuvent s'occuper en chassant...

Irma

Que les Dholes vous grattent le Fondement !

Inspecteur pi

le 20.10.2003
à 20:36

  
Au sujet des tueurs en série et du nihilisme je signale qu'"Un roi sans divertissement" de Jean Giono vient d'être rééditer après une longue indisponibilité. A signaler aussi qu'il existe un film tiré de ce livre, assez rare à la télé, faisant bien ressortir le sentiment de solitude et de désespérance de la campagne profonde au temps de Louis XV( mais cela a-t-il beaucoup changé aujourd'hui ?).
De quoi nous parle ce livre ? Du Mal. Comment un homme, sain d'esprit (?), peut tuer ses semblables pour tromper son ennui, littéralement "se divertir", de sang froid sans le moindre remord. Tout cela dans l'attente de la mort vécue comme une délivrance de la vie.

A noter au sujet des mass murders la sortie ce Mercredi de "Elephant" de Gus van Sant

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Brainkiller

le 20.10.2003
à 21:02

  
ok pour les réfèrences ... je sui en train de lire american psycho de eastion ellis. de la même vaine. dans un new york des 80'
Poulpy

le 02.11.2003
à 19:50

  
Juste pour rebondir sur le 1% de schizophrènes.

Pour des raisons personnelles, je me suis intéressé à la question il y a quelque temps et ce qu'il faut savoir c'est qu'aujourd'hui avec les nouveaux neuroleptiques (benzodiazépine), la plupart de ces personnes restent chez elles ou sont en état d'hospitalisation de jour. Le traitement est si efficace (bien que pourvu de terribles effets secondaires) que dans une bonne proportion, les malades pourront restaurer une partie de leur vie sociale et exercer un petit travail pour subvenir à leurs besoins. Evidemment, on parle ici d'un traitement à vie.

Ces 1% de schizophrènes donnent un meilleur éclairage à "l'épidémie" de dépressions. Bien souvent, les médecins et psychiatres parlent de dépression pour ne pas effrayer ni les patients ni les familles, mais souvent les pathologies sont plus sérieuses. Mais comme je le disais plus haut, les traitements médicamenteux sont devenus aujourd'hui relativement performants.

Que Cthugha vous grille au barbec'

Inspecteur pi

le 03.11.2003
à 11:30

  
Effectivement grâce aux neuroleptiques on peut traiter efficacement la schizophrénie. Ce qu'il faut ajouter c'est que ces médicaments n'ont d'action que sur les éléments délirants de la schizophrénie et sur l'anxiété trés forte de la personne. En fait ils servent à maintenir le schizophrène calme et ne permettent pas d'agir sur la maladie elle-même.
Les malades pourront restaurer une partie de leur vie d'avant ( le problème étant : avaient-ils une vie avant ? ). La sociabilité des schizophrènes, même sous médicaments, reste trés faible. La psychiatrie est le grand échec de la médecine moderne, au sens où si on a des médicaments performants pour traiter les symptômes on ne sait toujours pas identifier les causes et les traiter ( je parle ici évidemment du traitement des psychoses pas de celui des névroses, totalement différent ).

Quant à l'épidémie de dépression j'ajouterai qu'en France il y a beaucoup de dépressifs, et ils n'ont rien à voir avec une quelconque psychose. Quand un psychiatre parle de dépression à un patient psychotique, c'est pour éviter le rejet mais surtout pour éviter le suicide dans les formes évolutives insidieuses.

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Inspecteur pi

le 03.11.2003
à 11:38

  
Oui, j'oubliais le chiffre de 1% est élevé parce qu'on y inclue les personnes qui font des bouffées délirantes aiguës. ce qu'il faut savoir c'est que dans la moitié des cas de bouffées délirantes c'est la forme d'entrée dans la maladie schizophrénique. Pour l'autre moitié il n'y aura plus jamais au cours de la vie de récidive et la personne reprendra une vie "normale" bien que pouvant avoir été considérablement bouleversée par cette bouffée. Enfin pour d'autres il y aura quelques récidives au cour de leur vie.

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Poulpy

le 04.11.2003
à 18:42

  
Oui, ce n'est pas parce qu'une personne fait un épisode schizophrénique qu'elle est schizophrène. Et puis pour "l'épidémie de dépressions", je suis entièrement d'accord, mais je disais cela juste pour faire comprendre que des schizophrènes (ou des personnes atteintes d'autres psychoses), tout le monde en connaît : ce sont souvent ceux qui font une "forte dépression" qui dure dans le temps.

Que Cthugha vous grille au barbec'

Poulpy

le 04.11.2003
à 18:49

  
Franchement, je ne parlerais pas d'échec de la psychiatrie. Traiter les symptomes, vu la complexité de la maladie et ses origines polyfactorielles, c'est déjà pas mal.

Et parfois, commencer par les conséquences plutôt que par les causes peut apporter des résultats : comme dans les thérapies comportementales et cognitives pour les phobies (menfin, c'est vrai que ces névroses ne sont sans aucune mesure avec les psychoses).

Que Cthugha vous grille au barbec'

Inspecteur pi

le 04.11.2003
à 21:18

  
Nos avis se rejoignent

Je parlais d'échec de la psychiatrie en comparaison des autres progrès de la médecine : infectiologie, cardiologie, greffes, etc... En comparaison la psychiatrie a connu si on peut dire un demi-succès : un traitement plus humain et plus respectueux de la dignité de la personne humaine ( encore que ça dépend où ) dans les psychoses.

Heureusement il y a de grands espoirs pour l'avenir avec les progrès des neurosciences.

Dr West, je pense que cette affaire a un rapport avec vos travaux sur la mort après la vie !

Brainkiller

le 16.11.2003
à 19:06

  
oui les nouveaux neuroleptiques ... avant on cassait le délire et le malade avec ... maintenant, certain aurait une efficacité sur le syndrôme déficitaire ... pas d'avis particulier sur la chose, je sui on ne peut plus loin de la psychiatrie maintenant ...
pour "l'échec" de la psychiatrie. n'est ce pas en soi un grand succés que d'être sorti d'un univers carcéral pour redonner une autonomie aux 'fous'. déjà beaucoup à mon sens.
dans un autre sens, on s'oriente pas mal vers une .... anatomisation de la psychiatrie. ie: la psychiatrie devient de plus en plus ... comparable à la neurologie - un trouble obsessionnel serait comparable à un crise d'épilepsie?
pour la dépression. considèrer que la psychiatrie et sa nosologie sont extrèmement dépendant de l'environnement culturel. l'hystérie n'existe qusiment plus!!! elle est morte avec une certaine culture, après la première guerre. et la dépression? on peut la considèrer comme une plainte pour hcoses ou autres ( mal dans savie, ...) qui s'exprime auprès du médecin avec l'étiquette de dépression ... auparavent la plainte aurait été exprimé à l'entourage familial ou au prètre, aurait pris une autre étiquette, et aurait été tout aussi bien prise en charge
Rva

le 12.12.2003
à 20:52

  
Dis Brainkiller, tu veux une camisole ou quoi? Perso votre débat est très interessant pour moi qui ait visité les hopitaux Psychiatriques en tant que malade. Lisez donc "Asiles" de E.Goffman.

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