Mrsel
 
le 31.03.2009
à 09:50 | D'aucun diront que ce n'était qu'une question de temps avant que le cinéma triomphant chinois n'adapte les légendes et histoires de la période des Trois Royaumes. Mais peu auraient eu la clairvoyance de prévoir que John Woo en allait être le maître-d'oeuvre.
Sorti en France le 25 mars, Les Trois Royaumes proposent une longue fresque (2h45) sur une bataille décisive de cette période troublée - la bataille de la Falaise Rouge. Revenons un poil sur le contexte : le pouvoir impérial s'effrite et la dynastie des Han arrivent à son terme, au bout de quatre siècles de règne sans partage. Trois "royaumes" émergent et commence alors une période d'intense concurrence, qui donnera naissance à une abondante littérature où l'esprit chevaleresque et l'exaltation des vertus chinoises seront mis en avant.
John Woo reprend donc un événement qui a nourri pendant près de deux mille ans l'imaginaire chinois et le place à l'écran. Et, comme dans de nombreuses autres activités, on mesure à quel point les Chinois veulent se comparer aux meilleurs productions mondiales. Aussi, le film donne parfois l'impression de vouloir supplanter ses concurrents : flotte militaire encore plus impressionnante que celle de Troy, scènes de combat plus démesurées que celles de Braveheart, etc. Il est indéniable que, la profusion de figurants et la reconstitution des décors aidant, un souffle épique certain souffle dans Les Trois Royaumes.
Toutefois, John Woo semble un peu prisonnier de la narration d'une histoire déjà très connue de son public. Aussi, on ne retrouvera pas dans ce film la puissance narrative qui a fait l'intérêt des films tels que L'empereur et l'assassin ou Hero. La narration est donc plus plate, servie par ce qui se fait de plus correct dans la distribution chinoise : l'inévitable Tony Leung, Zhang Wei, Takeshi Kaneshiro... Pas de grande originalité narrative, certes, mais on a quand même la traditionnelle colombe de John Woo... Faut pas déconner non plus. L'ensemble tient d'ailleurs plus par la surabondance des actions, des prises de vues splendides, des armées en marche, des scènes de combat que par le fil narratif. John Woo indique bien qu'il ne cherche d'ailleurs pas à renouveler l'histoire par la photographie, très naturelle et très peu saturée, au contraire des productions récentes un peu plus "glamour". |
Mrsel
le 31.03.2009
à 09:50 | L'ensemble est tout de même très agréable, décidèment tourné vers le grand spectacle. Les Trois Royaumes, s'il ne s'inscrira probablement pas au panthéon des immortels du cinéma chinois, laisse loin derrière lui des productions de moindre qualité (en particulier, Seven Swords) Il est probable que cette adaptation d'une fraction des événements de la période des Trois Royaumes augure d'une série de films sur cette période particulièrement riche de l'histoire chinoise - peut-être même mettra-t-elle un terme à l'interminable saga des empereurs chinois qui veulent tout unifier et sont menacés d'assassinat.
Enfin, pour ceux que la pratique de la langue chinoise intéresse, la plupart des dialogues sont assez abordables (sauf pendant les scènes de combat) et les citations littéraires et poétiques sont très nombreuses. Le vocabulaire militaire est parfois un peu ardu. Les sous-titres sont généralement bons, quelques subtilités sont toutefois régulièrement passées à la trappe. |
: signifie que ce message a été édité par son auteur.
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