Petit point sur les traitements psychotropes !
Mardi 10 Décembre 2019 à 21h18 [ édité Dimanche 03 Mars 2024 ]
Un truc à ajouter ?
[4123] Chers Ami.e.s Poulpiques, Un petit article aujourd'hui pour vous mettre au point sur les thérapeutiques biologiques en psychiatrie. D'abord on va être méga-simple, que ce soit en 1890 ou en 1920-1930, les neuroleptiques, les antidépresseurs (tout ce qu'on utilise aujourd'hui en gros) ça n'existe pas mais alors pas du tout ! En 1890, laissez un peu libre cours à votre fantaisie, c'est encore l'époque des sels, des fumigations, des bains glacés... En gros on à rien de rien pour traiter... et donc on n'hésite pas à faire usage de n'importe quoi (anecdote : c'est globalement l'époque de l'invention de la psychanalyse). En revanche, comme on n'arrive à pas grand chose, on décrit très bien, c'est donc l'époque "bête de foire" de la médecine et de la psychiatrie. Ce qui existe en 1920-1930, c'est les barbituriques pour faire des "cures de sommeil" (c'est dans le nom) et les thérapies de "choc" c'est à dire des cures de Sakel (on provoque un coma avec de l'insuline et en vrai c'est dangereux et tout naze) et des électrochocs (fait n'importe comment sans anesthésie et pour tout et n'importe quoi, surtout la schizophrénie, à partir de 1938). Ensuite à partir de 1950 (avec en premier en 1951 la chlorpromazine) c'est le début des médicaments qui ont un effet intéressant sans pour autant endormir ou mettre dans le coma mais qui permettent de diminuer l'angoisse et de créer un genre d'état d'indifférence qui est très utile chez les gens hallucinés ou délirants. C'est le début des neuroleptiques, qu'on utilise encore aujourd'hui (même si plus trop les mêmes) parce que, miracle, ils améliorent pas mal certains symptômes de psychose (notamment les sus-nommés hallucinations ou délires). On (re)découvre aussi les propriétés anti-maniaques (cf. article précédent) du lithium mais dosé en version bourrin (contrairement à aujourd'hui, ou ce traitement reste tout à fait d'actualité). Vers les années 1960-1970 : développement de la pharmacopée, notamment début des traitements antidépresseurs, grosse période de mutations de l'institution psychiatrique (en gros grâce aux médicaments les patients autrefois incurables vont mieux et sortent des asiles). A ce moment là (pour de bonnes raisons) les électrochocs n'ont pas la cote... ... Cependant, on développe ensuite l'électro-convulsivo-thérapie (ECT) sur la même idée de base (neurostimulation par courant électrique) et qui se trouve être... le meilleur traitement de la dépression sévère mélancolique (mais qui se fait avec des courants très faibles, plus faible que pour faire repartir un cœur par exemple, et sous anesthésie générale au bloc) ! Après et jusqu'à aujourd'hui, c'est surtout le développement de médicaments avec moins d'effets secondaires qui marque les évolution principales. Et quelques techniques de neurostimulation plus ciblées (mais pour le moment moins courantes) que les ECT, j'ai nommé les Stimulations Magnétiques Transcrâniennes (TMS), la Stimulation Transcrânienne par Courant Direct (TDCS) et encore plus rare la Stimulation Cérébrale Profonde (DBS). Voici chers ami.e.s ! N’hésitez pas si vous avez des questions, j'ai essayé de rester simple. |
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