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Le rôdeur de Fourcherolles, Partie 1.1 : l'hôpital

Coup d'essai pour le blog poulpique : je post le début d'un petit texte que j'avais fait pour mes joueurs suite à une partie sur le scenario "à la lisière des ténèbres" transposé en France :



Paris 1919. L’Hôtel Dieu, le plus vieil hôpital de la capitale, somnole doucement à l’ombre de Notre Dame. Dans les couloirs blancs du troisième étage où serpentent des odeurs de médicaments et de javel, une jeune infirmière mène de son petit pas pressé un groupe de cinq inconnus. S’arrêtant devant une porte qu’elle entrebâille après avoir frappé deux coups prudents, elle fait signe au groupe d’entrer. « Je vous en prie. Il vous attend, mais il est très faible. »

Alors qu’ils passent doucement la porte, le visage d’Isidore Belmont, vieux gentilhomme alité dans ce mouroir, s’illumine d’une joie d’enfant.

« Mes amis, mes très chers amis, quel plaisir de vous voir ! J’avais une telle peur que vous ne puissiez … »

Tous font cercle autour du lit que le vieillard ne quittera probablement pas, le bordant de leurs regards pleins d’une triste tendresse. Ils ne disent rien, ils en sont incapables, chacun sentant durement l’émotion lui nouer la gorge.

« Allons, allons ! rit le vieil homme en se redressant avec un effort mal dissimulé, Ne faîtes donc pas cette tête ! Vous ne voudriez pas gâter nos retrouvailles n’est-ce pas ? Laissez-moi plutôt vous présenter ma femme Agnès et mon fils Bertrand … »

Assis près de la fenêtre, Agnès, brisée, arrive à peine à lever les yeux vers les cinq inconnus, tandis que le jeune homme, adossé au mur, fait un bref signe de tête, les considérant d’un air méprisant.

« Agnès, Bertrand, voici quelques unes des plus précieuses amitiés que j’ai eu la chance de tisser au fil de ma vie. Voici Leila Sosostris, une collègue brillante avec qui j’ai souvent collaboré dans le cadre de mes recherches en parapsychologie, Adam Rebis que j’ai connu comme étudiant. Il aurait sans doute fait un universitaire remarquable si ses … opinions politiques ne l’avaient poussé sur d’autres chemins … Alexandra Von Ravensburg, charmante Alexandra ! Là où la plupart se seraient contentés de jouir mollement de la fortune qui est la tienne, tu as toujours parcouru le monde avec une curiosité insatiable, sans cesser d’être émerveillée par ce que tu découvres. Alister Creek … inutile de s’appesantir sur vos activités … peu importe ! Vous êtes un homme sur qui on peut compter, chose assez rare pour dire votre valeur. Sans vous, sans ce que vous avez fait pour me tirer de certains … mauvais pas, je crois pouvoir dire que je ne serais pas là, avec vous, aujourd’hui. Enfin l’éclatante Loulou ! Je me souviens encore de la première fois où je l’ai entendu chanter dans ce cabaret de Montmartre. J’avais été ébloui par l’artiste à cette époque ; j’ai eu depuis l’occasion de découvrir la jeune fille au grand coeur que cachent les paillettes. »

Le vieux Belmont dû faire une pause, visiblement épuisé et toussant faiblement. Cependant il s’obstina à poursuivre, le visage rayonnant.

« Quelle chance j’ai d’avoir eu une vie riche d’amitiés si variées ! Peu de personnes ont le réconfort d’être si bien entouré dans leurs derniers instants … »

A ces mots, Madame Belmont ne put réprimer un sanglot qui lui tordit la poitrine. Son époux posa sur elle un regard bouleversé.

« Agnès, calme-toi je t’en prie … Bertrand, s’il te plait, emmène ta mère boire un verre d’eau. J’ai quelques mots à dire à mes amis. »

Le jeune homme s’exécuta mollement, visiblement à contrecœur, et, avant de refermer la porte de la chambre, jeta un dernier coup d’oeil suspicieux aux cinq intrus. Aussitôt la porte fermée, le visage d’Isidore Belmont se voila d’une tristesse glacée.

« Mes amis, vous ne vous connaissez pas mais vous êtes ceux en qui j’ai la plus entière confiance et, pour mon malheur, je dois vous demander quelque chose que je ne voudrais pas imposer à mon pire ennemi. Je n’ai pas le choix, croyez-le bien ! J’espère simplement que vous aurez le coeur de me pardonner … Leila, nous avons tous deux travaillé de conserve sur de nombreux points de parapsychologie. Ensemble, nous avons exploré des domaines occultes qui en auraient effrayé plus d’un. Il y a pourtant certaines choses que je vous ai cachées, des choses dont je voulais vous préserver … Aujourd’hui je dois me résoudre à vous exposer à ces secrets qui ne devraient être connu de personne. Si Par lâcheté je vous gardais dans une heureuse ignorance, j’ai bien peur que d’innombrables personne le paieraient de leur vie.»


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